Quelques heures après le début la session du printemps à la Chambre des représentants, El Othmani s'est réuni avec le groupe des députés du PJD. Sur un ton ferme, il a mis en garde ses «frères» contre la «diffusion d'informations erronées» sur le parti. Au Parlement, la session du printemps a officiellement commencé vendredi dernier. Médiatiquement, le rendez-vous a été totalement éclipsé par la crise dans les zones tampons. Néanmoins, la reprise des activités des députés et des conseillers revêt une importance particulière, notamment pour le Chef du gouvernement, Saâdeddine El Othmani. En effet et sans attendre que commence la première séance des questions orales à la Chambre des représentants, prévue ce lundi, El Othmani a réuni le groupe des députés PJD. Il leur a transmis ses «orientations», mais il leur a également fait part de son «agacement». Il s'agit d'une tentative de la part du numéro 1 du PJD, pour définir un nouveau un code de conduite des parlementaires de sa formation et de ses ministres. Ainsi, le chef de l'exécutif «mis en garde» les députés «contre la diffusion d'informations erronées qui porteraient atteint au parti», rapporte le site d'actualité du PJD. El Othmani parviendra-t-il à en finir avec la «fronde» des députés islamistes ? Cette mise en garde traduit le climat de défiance qui prévaut entre le groupe présidé par Driss Azami et El Othmani. Ce dernier a failli, jusqu'à présent, à arracher l'adhésion totale des députés du PJD à sa politique. Fin mars à Missour, à l'occasion du lancement de la 10e édition de la Caravane de la Lampe organisée par un groupe de députés islamistes et non par le PJD dans son ensemble, Azami a justifié le refus de son groupe d'accorder un blanc-seing au gouvernement El Othmani. L'allocution a été prononcée en présence de ce dernier : «Nous ne sommes pas une majorité mécanique et personne ne nous empêchera de faire notre devoir de contrôler l'action gouvernementale.» La session automnale à la Chambre des représentants a brillé par l'absence d'une véritable opposition à l'exécutif. Un vide, souvent, comblé par les interventions des élus du PJD lors des sessions hebdomadaires des questions orales et en commissions. En témoignent les clashs entre le ministre d'Etat chargé des droits de l'Homme, Mustapha Ramid, avec les députées Amina Maâ Al Ainin et Bouthaina Karrouri, lors de l'examen du projet de la loi organique du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH).