Les fidèles de Saâdeddine El Othmani ont subi un sérieux revers à l'occasion de l'élection du bureau du conseil national ce samedi 20 janvier. C'est désormais officiel, le conseil national du PJD échappe totalement à la tutelle de Saâdeddine El Othmani. Un revers qui accentue, si besoin est, la perte d'autorité sur le groupe des députés du parti à la Chambre des représentants. A l'issue de sa première session, tenue ce samedi et consacrée à l'élection des membres de son bureau, les fidèles d'Abdelilah Benkirane ont fait une rentrée remarquée. Ainsi le conseiller Abdelali Hamieddine a été élu vice-président du parlement de la Lampe. Pour rappel, il avait occupé le même poste dans la composition ayant suivi le congrès de 2012. La députée Amina Maâ Al Ainine a pu aussi assurer un siège dans le bureau du conseil national, ainsi que Khalid Boukeriî, l'actuel secrétaire général de la jeunesse du PJD. De belles revanches pour les trois parlementaires, sachant que Saâdeddine El Othmani a veillé à les écarter du tour de table du secrétariat général formée à l'issue de sa victoire lors du 8e conclave de décembre 2017. Le PJD profondément fracturé Ces résultats, au demeurant attendus puisqu'ils consacrent l'issue du vote des membres du CN lors du 8e congrès, divisent davantage les rangs des islamistes. D'un côté, nous avons le secrétariat général qui fonctionne comme un îlot isolé dont l'accès est réservé exclusivement aux seuls pro-El Othmani et les autres structures du parti. Ces dernières adoptant des positions politiques souvent opposées à celles adoptées par le n°1 de la Lampe. Par ailleurs, un autre face-à-face est prévu entre le secrétaire général et ses opposants déclarés. Il aura pour scène le prochain congrès de la jeunesse du PJD, programmé pour février. L'organisation est réputée dominée par les fidèles de Benkirane. D'ailleurs, elle avait ardemment défendu le projet de modifier le règlement intérieur du PJD en vue de lui accorder un 3e mandat successif. La session du conseil national de ce samedi a d'ailleurs connu la présence d'Abdelilah Benkirane en sa qualité de membre de l'instance. C'est le seul titre qui reste encore à l'ancien secrétaire du PJD.