Les fidèles de Benkirane souhaitent réduire l'influence des ministres au sein du secrétariat général. Pour ce faire, ils proposent de les exclure définitivement du tour de table de l'instance. Un nouveau chapitre consacrant la division des PJDistes vient de s'ouvrir. A quatre mois du congrès ordinaire du PJD, la tension est montée d'un cran entre les partisans de Benkirane et ceux d'El Othmani. Les premiers viennent de proposer de modifier l'article 37 du règlement interne du parti afin d'exclure définitivement les ministres du secrétariat général, rapporte Alyaoum 24. Une publication acquise aux fidèles de l'ancien chef du gouvernement. La proposition est destinée à «réduire l'influence des ministres» au sein de l'instance, souligne la même source. Les promoteurs de la proposition s'appuient sur les déclarations d'Abdelilah Benkirane lors de sa réunion avec les représentants de la Lampe à l'étranger, le 6 août à Salé. Dans une allocution, il a reconnu que l'admission des ministres dans le tour de table du secrétariat général était une «erreur». C'est au conseil national de trancher La révision proposée n'est qu'un nouvel épisode dans la lutte que se livrent les deux camps depuis des mois. Les ministres sont en effet une véritable force de frappe sur laquelle s'est appuyé Benkirane durant tout son mandat à la tête de l'exécutif. Pour rappel, à l'issue du 6e congrès du PJD en juillet 2012, il avait écarté du secrétariat général l'ancien député Abdelaziz Aftati, dont les positions ne correspondaient plus à la ligne politique suivie par Benkirane. Cinq ans plus tard, la donne a complètement changé. Les ministres apportent désormais leur appui à Saâdeddine El Othmani, l'actuel chef du gouvernement. Fin juin, ils n'avaient pas hésité à rejeter deux noms (les députés Amina Maâ El Ainin et Mohamed Khouyi El Khamlichi), proposés par Benkirane pour rejoindre la composition du secrétariat général. Le «courant des ministres» a ainsi privé ce dernier de deux de ses fidèles les plus engagés dans la campagne du troisième mandat. Ce projet d'amendement ainsi que toutes les autres modifications proposées seront examinés par les membres du conseil national du PJD. C'est au parlement du parti, présidé par Saâdeddine El Othmani, que revient le dernier mot. Le chef de l'exécutif a déjà réussi à avorter la pétition lancée par les pro-Benkirane en faveur de la tenue d'une session extraordinaire du conseil national pour débattre de la composition de son gouvernement.