La guerre médiatique entre le PJD et l'Istiqlal, se poursuit sans le moindre répit. Après que les islamistes aient désavoué le patron de la Balance sur ses revendications sur le Sahara oriental, voilà qu'éclate un nouveau front de combat entre les deux grands partis, cette fois il se situe au Sahara occidental. Lundi 27 mai à Tanger. A l'occasion d'un meeting politique, Hamid Chabat a accusé les députés du PJD, Mohamed Salem Bouihi et Amina Maâ El Ainin, tous deux originaires du Sahara et appartenant, de surcroît, à deux grandes tribus aussi bien en nombre qu'en influence politique et économique dans la région, de «trahison». La cause : ils auraient, selon les dires du secrétaire général du PI, signé «une pétition en faveur d'Aminatou Haidar (la présidente de CODESA, ndlr) et contre l'intégrité territoriale du Maroc». Deux jours après cette sortie médiatique de Chabat, le député Bouihi n'exclut pas de recourir à la justice et déposer une plainte contre le SG de l'Istiqlal. Quant à Mme Amina maâ El Ainin, elle a préféré, dans des déclarations au site lakome.com, n'accorder aucune importance à de tels propos. En revanche, la direction du PJD se mure dans un silence absolu. Apparemment, Benkirane et les siens ne souhaitent pas davantage envenimer les relations, déjà très tendues, avec l'Istiqlal. Une source du PJD explique que les islamistes ne veulent pas fermer définitivement la porte à une éventuelle normalisation avec Chabat. El Othmani, cible des critiques de Chabat Lors du meeting de Tanger, le secrétaire général de l'Istiqlal s'en est pris également au ministre des Affaires étrangères, Saâd Dine El Othmani, qu'il accuse d'avoir «porté atteinte aux relations maroco-mauritaniennes et avec les autres pays du Maghreb à cause de son inexpérience diplomatique». En revanche, Chabat n'a pas tari d'éloges sur le n°2 de la diplomatie, Youssef Amrani, membre du conseil national du PI, au point de défendre la mise à l'écart du PJDiste lors de la tournée de la délégation marocaine aux Etats-Unis, au cours de laquelle elle a eu des entretiens avec le patron du Conseil National de Sécurité, Tom Dillon, et rencontré John Kerry. Des entrevues qui ont largement contribué à défricher le terrain des dernières mauvaises herbes qui les opposaient lors de la première communication téléphonique, le 8 mai, entre Barak Obama et le roi Mohammed VI.