Abdelilah Benkirane est au zénith. Dimanche, ses «frères» ont réitéré, et à une écrasante majorité, leur confiance en lui au poste de secrétaire général du PJD. Fort de ce soutien, il s'est entouré d'une garde très fidèle à sa personne. Une manière pour lui de préparer Abdellah Baha, son ami de toujours, à sa succession en 2016. Sans aucune surprise, Abdelilah Benkirane est réélu à la tête du PJD pour un second, et dernier, mandat de quatre ans. Une opération qui s'est déroulée, dans la soirée du dimanche, en deux tours. Au premier tour, les membres du conseil national sortant ont présenté les candidatures de Saad Dine El Otmani, Abdelilah Benkirane, Mustapha Ramid, et Aziz Rebbah au poste de secrétaire général. Ces deux derniers noms ont préféré se retirer de la course pour laisser le chef du gouvernement affronter son ministre aux Affaires étrangères au second tour. L'issue du vote était sans appel, Benkirane remporte la victoire avec 2240 voix des congressistes, soit 85,11% contre seulement 314 voix (13,15%) en faveur d'El Otmani qui n'est pas sorti bredouille de cette 7ème messe de la Lampe, il est parvenu à conserver son titre de président du conseil national (le parlement du parti). La nouvelle garde rapprochée de Benkirane Pour son nouveau mandat à la tête du PJD, Benkirane s'est entouré de ses plus proches fidèles : Abdellah Baha et Slimane El Omari, respectivement premier et second adjoint du secrétaire général. La direction générale du parti a été confiée, sur une proposition du propre Benkirane, à Abdelaziz El Omari qui occupe, également, la présidence du groupe des députés de la Lampe à la 1ère Chambre. L'homme doit, en effet, son ascension politique au soutien du chef de gouvernement. Par cette main basse sur les postes clés au parti, Benkirane vient de commencer à défricher le terrain à son ami de toujours, Abdellah Baha, pour sa succession lors du 8ème congrès du PJD prévu en 2016. Par ailleurs, c'est Lahcen Daoudi qui a fait les frais de la composition de cette nouvelle direction. Il devra se contenter de son siège au secrétariat général de la Lampe. Abdelaziz Aftati absent au SG Le député de Oujda Abdelaziz Aftati n'a pas réussi le passage au très sélect secrétariat général du PJD. L'homme est très connu au Maroc, depuis qu'il a accusé en direct sur la télévision l'ancien ministre Salah Dine Mezouar de toucher des primes «sous la table» d'une valeur mensuelle de 40 000 dh. Une absence qui sera largement commentée par les médias. Elle n'est d'ailleurs pas la seule, Jamaâ Moatassim, le directeur du cabinet de Benkirane, et Mokriî Abou Zaid, député, ont subi le même sort qu'Aftati. Consécration féminine Le PJD a tenu a soigné son image auprès des femmes. Réputé pour être une formation «misogyne», le 7ème congrès de la Lampe a ouvert ses bras à la gente féminine. Au conseil national, elles ont réussi à rafler 63 sièges, soit 39,4%, des 160 que compte le parlement du parti. Une belle conquête pour les femmes PJDistes. Fort de cette victoire, elles sont, désormais quatre dames membres à accéder au secrétariat général du PJD : Bassima Hakkaoui, la ministre de la Solidarité et de la Famille, et les députées Somiya Khaldoune, Nouzha El Ouafi et Jamila Moussalli.