Le PJD (Parti de la Justice et du développement) savourait encore sa victoire dans les élections législatives de 2011 lorsqu'il a organisé son congrès national. C'est d'ailleurs le seul congrès du parti où les résultats des élections du secrétariat général étaient connus à l'avance. Abdelilah Benkirane sera ainsi réélu à la tête du parti de la lampe haut la main pour un deuxième mandat consécutif, avec 2240 voix (85,11%) contre 346 pour Saâd-Eddine El Othmani (13,15%). Pourtant, sa première élection et surtout sa première victoire sur El Othmani il y a quelques années avaient été accueillies comme une grande surprise au sein du parti mais également sur la scène partisane. Mais un deuxième mandat de Benkirane a été surtout rendu possible grâce à la victoire de son parti dans les élections et sa nomination en tant que chef de gouvernement. Le parti réussissait de nouveau son test de démocratie interne. Sur le plan de l'organisation et de la logistique, le septième congrès du PJD était également une réussite. Le congrès avait réuni quelque 3300 participants, dont 550 femmes et 1600 jeunes. Le parti s'est distingué par l'utilisation de cartes électroniques pour l'élection du secrétaire général et des membres du conseil national. Cette méthode sera d'ailleurs suivie par d'autres partis politiques. Il faut préciser, par ailleurs, que le parti a tenté d'adapter son projet et son discours à sa nouvelle position en tant que chef de file de la majorité. Dans ce sens, une nouvelle feuille de route du PJD baptisée «Un partenariat efficace pour l'édification démocratique», a été adoptée. Le PJD a profité de son congrès pour renouveler également les membres siégeant au sein de son secrétariat général, l'une des plus hautes instances du parti. La nouvelle composition du secrétariat général a suscité un débat au sein du parti et sur la scène politique. L'absence de certains noms comme Abdelaziz Aftati et Abdellah Bouanou a soulevé de nombreuses interrogations. Ces deux derniers représentent l'aile dure du parti notamment au Parlement. Certains analystes n'ont pas hésité à dire qu'ils ont été écartés car trop encombrants en raison de leurs déclarations et positions. De même, Abdelali Hameddine n'aurait pas été soutenu également par la nouvelle direction, dans sa course pour la présidence du conseil national du PJD, pour les mêmes raisons. Un poste qui est revenu à Saâd-Eddine El Othmani pour la deuxième fois consécutive.