Au fil des jours, le PJD s'enfonce davantage dans la crise. Les divisions autour du 3e mandat de Benkirane sont désormais criantes. Le secrétariat général a refusé d'accorder quatre années supplémentaires à l'ancien chef du gouvernement.Mais celui-ci ne s'avoue pas vaincu... Contrairement à ce qui a été avancé par le n°2 du PJD, la réunion du secrétariat du PJD du samedi 11 novembre a été des plus houleuses, révèle ce soir le site alyaoum24. En cause, le vote contre l'amendement de l'article 16 du règlement intérieur du parti, limitant à deux les mandats du secrétaire général. En l'absence d'Abdelilah Benkirane, l'opération du vote a donné une courte victoire des représentants du «courant des ministres» par seulement trois vois d'écart sur les partisans du 3e mandat, ajoute la même source. Le secrétariat général de la Lampe compte 26 membres dont douze ministres du gouvernement El Othmani. Tous sont opposés ç un 3ème mandat à la tête du PJD à l'actuel secrétaire général. Aziz Rebbah et Mustapha Ramid ont ouvertement exprimé leur rejet de voir modifier l'article 16 : le premier dans une interview à l'hebdomadaire Al Ayam et le deuxième dans un long post publié sur sa page Facebook. Mohamed Yatim, le ministre de l'Emploi et le président de la Commission préparatoire du 8e congrès, a rallié également le camp en demandant à son ancien mentor de rédiger une lettre dans laquelle il rejette toute ambition de rempiler pour un 3e mandat. Une invitation évidemment ignorée par Abdelilah Benkirane. Après les escarmouches, la guerre des tranchées Malgré cette victoire de Ramid et les siens, les fidèles du secrétaire général auront une occasion pour prendre leur revanche. Le 25 novembre le Conseil national se réunira justement pour adopter les amendements validés le 15 octobre par les membres de la Commission des règlements et des procédures du «parlement» de la Lampe. Force est de constater que la bataille entre les deux camps a dépassé le stade des escarmouches sur Facebook pour s'engager dans une guerre des tranchés. En témoigne l'échange virulent, survenu cet après-midi, entre le ministre d'Etat chargé des droits de l'Homme, Mustapha Ramid, et sa «sœur» la députée Amina Maâ El Ainin au sujet des détenus du «Hirak». Une fin de route pour Abdelilah Benkirane aux commandes du parti serait un aveu d'échec cinglant pour lui, alors que son limogeage du poste de chef de gouvernement est une plaie à peine cicatrisée. A moins d'une médiation susceptible de recoller les morceaux, la formation islamiste pourrait se diriger vers une implosion.