Benkirane veut que les membres du parti continuent à s'exprimer alors que son adjoint demande le contraire Le Parti de la justice et du développement est en train de vivre ses pires moments. La première force parlementaire est tiraillée depuis quelques semaines déjà entre plusieurs courants qui se disputent la légitimité. Au nom de la liberté d'expression, des membres du secrétariat général du parti, plus haute instance du PJD, mais également des membres du conseil national se rejettent les accusations concernant les choix du parti après les dernières élections législatives du mois d'octobre 2016. Cette situation a atteint son summum le week-dernier après le passage télévisé du chef de gouvernement, Saâd Eddine El Othmani. Alors que l'actuel président du conseil national a tenté de fournir à la télévision des explications sur le cheminement des négociations pour la formation du gouvernement, certaines figures du parti, notamment Abdelali Hamieddine, conseiller parlementaire et membre du secrétariat général, est allé jusqu'à désavouer El Othmani remettant en cause sa version des faits à travers un commentaire publié sur son compte facebook. Il faut dire que les Pjdistes ont été particulièrement actifs sur les réseaux sociaux le week-end dernier. Car en plus du passage télévisé du chef de gouvernement, le ministre d'Etat chargé des droits de l'Homme, Mustapha Ramid, était également l'invité d'une mission radiophonique. L'ancien ministre de la justice s'est lui aussi attiré les foudres de certains membres du parti, notamment la fille du secrétaire général du parti, Abdelilah Benkirane. Ramid avait affirmé que l'étape de Benkirane était désormais terminée, de quoi susciter une nouvelle polémique entre «frères» et «sœurs» du parti de la lampe dans le monde virtuel. Entre ceux qui ont approuvé les propos de Ramid et les autres qui les ont remis en cause, la tension était très vite montée. La fille de Benkirane est allée même jusqu'à affirmer toujours sur Facebook que le parti (PJD) ne la représentait plus. Cette tension a poussé le secrétaire général adjoint du PJD, Slimane Omrani, a demandé aux membres du parti d'éviter «toutes les réactions ainsi que les commentaires dans les médias et les réseaux sociaux». «Certains commentaires dépassent les limites de la liberté d'expression et la critique constructive et nous invitons tous les militants du parti à respecter les règles de conduite», a ajouté Omrani qui a même fait référence dans cette décision à Abdelilah Benkirane. Seul bémol, il semble que ce dernier ne soit pas totalement d'accord. En effet, ce dernier avait critiqué le fait «qu'un ministre pjdiste soit intervenu pour demander plus de retenue à Amina Mae Al Ainine». Justement, celle-ci est aujourd'hui au centre d'une nouvelle bataille sur «les murs» de Facebook. Seulement quelques heures après l'appel du secrétaire général adjoint du parti au sujet des déclarations sur les réseaux sociaux, une confrontation entre la députée Mae Al Ainine et le ministre de l'énergie, des mines et du développement durable, Aziz Rabbah a éclaté. La députée a reproché au ministre de l'avoir nommément citée à l'occasion d'une rencontre avec les Pjdistes de Tiznit, ville natale de Mae Al Aininie. Certaines personnes parmi l'assistance au cours de cette rencontre auraient pris contact avec elle lui faisant part des critiques dont elle aurait fait l'objet de la part de Rabbah. Ce dernier aurait reproché à la députée sa décision d'accepter le poste de vice-présidente de la Chambre des représentants. Dans ce qui ressemble à une réponse de la bergère au berger, la parlementaire de Ain Chok à Casablanca a répondu par le fait que Rabbah n'a pas démissionné du parti lorsqu'il n'était pas d'accord avec le veto de la direction menée par Benkiran contre la participation de l'Union socialiste des forces populaires (USFP). Le clash est loin d'être terminé puisque Rebbah a promis de répondre aux accusations le moment venu. Affaire à suivre…