La guerre que se livre les fidèles de Benkirane et les partisans d'El Othmani a atteint le Mouvement unicité et réforme. Mais le MUR souhaite garder sa neutralité. Détails. Le Mouvement unicité et réformes entend se maintenir à équidistance entre les deux camps du PJD. Réuni samedi à Rabat, le bureau exécutif du MUR a réitéré dans un communiqué son «refus catégorique et total de toute ingérence ou orientation politique ou organisationnelle dans les positions des membres du Mouvement engagés dans des actions ou ceux qui occupent des postes politiques». Cette mise au point du MUR intervient alors que les tensions entre les fidèles de Benkirane et ceux d'El Othmani vont crescendo à seulement deux mois du congrès du parti, prévu les 9 et 10 décembre. En témoigne, les accusations portées à l'encontre d'Aziz Rebbah par le quotidien Akhbar Al Yaoum. En effet, dans son édition du jeudi, le journal qui traditionnellement relaie et défend les thèses des pro-Benkirane, a avancé que le maire de Kenitra et ministre de l'Energie et des Mines tenterait de mettre la main sur le congrès de la Lampe dans la région Kenitra-Gharb par une adhésion massive de nouveaux PJDistes. Personne n'est en mesure de remporter la bataille du leadership sans le soutien du MUR A ces accusations viennent se greffer les disputes ayant émaillé, jeudi dernier, la réunion de la commission préparatoire du prochain congrès, rapporte le site alyaoum24. Son président, qui n'est autre que le ministre de l'Emploi, a opposé une fin de non-recevoir à toutes les demandes d'examen du fameux article 16 du règlement intérieur du parti limitant à deux les mandats du secrétaire général. Mohamed Yatim, un ancien fidèle de Benkirane avant de basculer du côté de Saâdeddine El Othmani une fois hérité du maroquin de l'Emploi, a également refusé que la députée Amin Maâ El Ainin et Hassan El Amrani, l'adjoint du maire de Rabat, président la journée d'étude consacrée aux débats sur les questions se rapportant au congrès. Une journée dont la date n'a toujours pas fait l'objet d'une annonce par le PJD, alors qu'elle était nitialement prévue le 24 septembre, et reportée sine die. Le Mouvement unicité et réforme est ainsi tiraillé entre les deux courants qui se disputent le leadership de la Lampe. Par ailleurs, ni Benkirane ni El Othmani ne sont en mesure de remporter la bataille sans le soutien direct de la direction du MUR. Certes le président Abderrahim Chikhi doit son ascension, en automne 2014, à Benkirane ; mais depuis sa destitution par le roi alors qu'il était chargé de former un nouveau gouvernement les choses ont évolué. El Othmani a d'ailleurs multiplié les appels du pied en direction de Chikhi et ses "frères". Au conseil exécutif du MUR siègent deux ministres : Mustapha El Khalfi et Mohamed Yatim.