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Histoire : 27 février 1976, proclamation d'une république sahraouie sur papier
Publié dans Yabiladi le 27 - 02 - 2018

Par un jour comme celui-ci, en 1976, le Front Polisario proclama unilatéralement la «République arabe sahraouie démocratique» depuis Tindouf. En pleine Guerre froide, plusieurs Etats du bloc de l'Est s'empressèrent de la reconnaître. Mais plus de quarante ans plus tard, le rêve de l'édification de la «RASD» resta sur papier.
Chaque 27 février, le Front Polisario célèbre la proclamation de la «République arabe sahraouie démocratique (RASD)». Des conférences et des rencontres sont annuellement organisées à Alger et dans les camps de Tindouf, de même que dans les régions dites «libérées», de l'autre côté du mur de sable.
La naissance du projet
Près d'un an après l'indépendance de l'Algérie (3 juillet 1962), les relations avec le Maroc se crispèrent, en raison du refus du président Ahmed Ben Bella (1963 – 1965) de reconnaître l'accord signé avec Rabat, le 6 juillet 1961 par Farhat Abbas, chef du gouvernement provisoire de la république algérienne (GPRA) de 1958 à 1961. Le traité reconnaissait l'existence d'un problème de frontières entre les deux pays. Il prévoyait donc d'entamer des négociations pour une solution de paix, immédiatement après l'indépendance de l'Algérie.
Dès lors, les différends se multiplièrent entre les deux pays, jusqu'au recours aux armes en octobre 1963, lors de la Guerre des sables. La confrontation armée s'étendait de la région de Tindouf et de Hassi Beida jusqu'à Figuig. Grâce à la médiation de l'Organisation de l'union africaine (OUA), un accord de cessez-le-feu fut conclu, le 20 février 1964 à Bamako (Mali).
Le 14 novembre 1975, l'Espagne signa avec le Maroc et la Mauritanie le traité de Madrid, mettant un terme à près de 100 ans de colonisation espagnole au Sahara occidental. Le texte prévoyait la partition de ce territoire entre les deux pays voisins.
En dépit de la résolution de paix entre Rabat et Alger, des tensions se ressentirent encore dans les relations bilatérales. Ainsi, le 27 janvier 1976, les armées marocaine et algérienne se confrontèrent une nouvelle fois à Amgala. A l'issue de cette bataille qui dura deux jours, le Maroc déclara avoir tué 200 soldats d'Algérie et du Polisario et emprisonné 109 autres.
Les coulisses d'un quiproquo
En dehors des conflits armés, la situation entre le Maroc et l'Algérie avait pris de nouvelles dimensions, au lendemain de la création du Front Polisario (mai 1973), qui proclama le 27 février 1976 la «RASD». Le roi Hassan II (1961 – 1999) réagit alors par une lettre adressée à l'armée marocaine :
«Sans vous cacher la gravité de la situation et sans dramatiser sur l'évolution de la situation, nous avons l'intention de défendre l'unité territoriale du royaume et d'assurer l'épanouissement de notre peuple par tous les moyens possibles.»
Sur fond de tensions internationales, entre les blocs de l'Est et de l'Ouest, le Polisario compta sur le soutien de l'Algérie pour devenir membre à part entière de l'OUA, au début des années 1980. En revanche, ses efforts pour obtenir une reconnaissance au sein de l'ONU n'aboutirent pas.
Changement d'objectifs
Membre-fondateur du mouvement et revenant au Maroc, Bachir Dkhil relata à Yabiladi que lors de sa création, le Front Polisario ne revendiquait par la création d'un Etat sahraoui indépendant. Son but était plutôt de combattre les troupes espagnoles et pousser celles-ci à quitter le désert, d'où son appellation «Front populaire pour la libération de Hamra et de Rio de Oro».
«Pourquoi le Polisario ne s'appelait-il pas alors 'Front populaire pour la libération du Sahara occidental' ? Tout simplement, parce que nous nous n'avions pas cette notion de 'Sahara occidental', à ce moment-là. Cette appellation apparut suite à l'intervention de certaines parties, surtout après le deuxième congrès du front, tenu en Algérie.»
Bachir Dkhil l'expliqua autrement : «L'erreur que nous avions commise était d'organiser cette rencontre sur le territoire algérien. Des sahraouis d'Algérie furent conviés et la plupart d'entre eux étaient affiliés à l'armée. Et dans l'organisation du congrès, je représentais l'armée, de mon côté. Nous ne savions pas qui avait invité ces personnes à prendre part à l'évènement. Nous n'avions aucune idée qu'il s'agissait d'un complot, en quelque sorte. Nous ne pensions pas que notre mouvement se métamorphoserait.»
«L'Algérie avait des comptes à régler avec le Maroc et utilisa le Polisario comme un cheval de Troie. C'est ce à quoi fit référence le discours de Houari Boumediene, auquel j'avais assisté. A l'occasion de la Fête du travail, en 1976, il avait dit qu'il ferait plier le Maroc. Le moyen d'y arriver fut donc les Sahraouis membres du Polisario.»
Pour l'ex-membre, la proclamation de la "RASD" fut «une terrible erreur» :
«Le Front réclamait la tenue d'un référendum d'auto-détermination. Cela signifie que le Sahara occidental pouvait devenir un Etat comme il pouvait rester, après cela, une province du sud du Maroc. Comment peut-on décréter la création d'un état sans avoir donc suivi de processus ? Lorsqu'un Etat existe bel et bien, on ne peut pas revenir en arrière pour évoquer le principe d'autodétermination. Si le Polisario en était encore là, c'est que lui-même n'était pas convaincu de l'existence de son Etat.»
Bachir Dkhil considéra que l'Algérie, en premier lieu, puis la Libye, avait joué un rôle important dans le changement d'objectifs ayant motivé la création du Front Polisario, qui fut d'abord la résistance au colonisateur espagnol.
Pour lui, l'Algérie avait profité de l'occasion pour utiliser le mouvement, constitué au départ de jeunes, surtout après que les partis politiques marocains tournèrent le dos à son fondateur, Ouali Sayed. L'ancien membre-fondateur souligna ainsi quelques zones d'ombres :
«Il existe encore des interrogation sur certaines prises de position, à l'époque. Lorsque Ouali Sayed avait contacté des partis politiques marocains, certains ont fermé les yeux sur le problème, tandis que d'autres lui ont dit d'aller libérer le Sahara s'il le pouvait. Il y a des aspects de cette histoire qui n'ont jamais encore été clarifiés. J'espère que nos historiens reviendront là-dessus pour nous éclairer sur quelques vérités.»


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