L'Accord agricole Maroc-UE, récemment rejeté par la Commission de l'Agriculture du Parlement européen, verra son sort fixé en octobre prochain, lors d'un vote en plénière. Malgré ce premier rejet, les agriculteurs espagnols montent au créneau contre le Parti socialiste espagnol (PSOE), qui avait apporté son soutien à l'accord. Ils tentent de forger des divisions internes au PSOE. Si l'accord agricole entre le Maroc et l'Union Européenne n'a pas passé le vote de la Commission parlementaire européenne de l'Agriculture, ce n'est pas à cause du Parti socialiste espagnol. Le PSOE a apporté son soutien à l'accord, rapporte le site d'information Ideal.es. Une position pour laquelle le parti du Premier ministre Zapatero s'est une nouvelle fois fait attaquer. Plusieurs associations d'agriculteurs sont montées au créneau, notamment en Andalousie (sud de l'Espagne). Andrés Góngora, secrétaire provincial à Almería du Collectif des organisations d'agriculteurs et d'éleveurs (COAG), a accusé le parti de Zapatero de «préférer les relations cordiales avec le Maroc (…) aux intérêts économiques réels de l'Espagne». Forger des divisions internes Les agriculteurs espagnols craignent des retombées négatives de l'accord agricole Maroc-UE sur l'agriculture espagnole. En effet, la libéralisation des échanges prévue par l'accord permettrait plus d'exportations marocaines vers l'UE, ce qui signifie plus de concurrence pour les agriculteurs espagnols, qui produisent en partie les mêmes fruits et légumes. Pour cette raison, un important lobby s'est créé en Espagne qui s'oppose à la libéralisation des échanges avec le Maroc en matière agricole. Au vu du soutien par le PSOE de l'accord agricole, ce lobby semble vouloir exploiter les divisions internes du parti au pouvoir en Espagne. Selon Francisco Vargas, président de l'Association agraire des jeunes agriculteurs (ASAJA) à Alméria, les élus socialistes «ont commencé par soutenir le secteur (l'agriculture, ndlr) en Andalousie, mais leur position a perdu de son souffle en progressant au niveau européen». Pour Francisca Iglesias de l'Union des petits agriculteurs et éleveurs (UPA), certains élus PSOE défendraient «des positions qui ne sont réellement pas les leurs». La pression exercée sur le PSOE monte avant le vote définitif de l'accord au Parlement européen prévu en octobre.