Le Maroc finit enfin par bouger dans le classement de l'ONG d'origine allemande Transparency International. Le royaume gagne neuf places alors que lors des éditions précédentes le pays peinait à gagner quelques points. Le fléau de la corruption continue de faire des ravages au Maroc. Ce constat est confirmé par Transparency international, dans son édition 2017 de son indice de perception de la corruption. L'ONG d'origine allemande indique que «la majorité des pays font peu ou pas de progrès pour mettre fin à la corruption», d'un autre côté, les journalistes et activistes dans les pays corrompus «risquent leurs vies chaque jour dans un effort de dénonciation», indique la même source. Au total, 2/3 des 180 pays et territoires figurant dans ce rapport enregistrent une note inférieure à 50, qui tourne en moyenne autour de 43, sur une échelle allant de 0 (où le pays est perçu comme très corrompu) à 100 (où le pays est perçu comme très peu corrompu), note l'organisation. «Malheureusement, comparé aux années précédentes, ces mauvais résultats ne sont pas nouveaux», lit-on dans le rapport. En 2017, la Nouvelle Zélande et le Danemark enregistrent les scores les plus haut avec 89 et 88 points respectivement, la Finlande ferme le podium avec 85 points. Classée 180e, la Somalie ferme encore une fois la marche (9 pts), précédée du Soudan du Sud (12pts) et la Syrie (14 pts). «La région la plus performante est l'europe occidentale avec une moyenne de 66 points. Les régions les moins performantes sont l'Afrique Subsaharienne (Moyenne autour de 32 pts) et l'Europe de l'Est et l'Asie Centrale (Moyenne autour de 34 points)», ajoutent les auteurs du rapport. Comme le Ghana, l'Inde, et la Turquie, le Maroc occupe la 81e place, obtenant 40 points sur 100. Le Maroc a gagné neuf places par rapport à l'édition 2016. Lors des années précédentes, les résultats du royaume ne bougeaient pas et se rapprochaient. Le Maroc avait récolté 37 points en 2016 (90e sur 176 pays), 36 en 2015, 39 en 2014 et 37 en 2013 et 2012. «Ce n'est pas suffisant» Au niveau de la région Afrique du nord, la Tunisie remporte la palme, le pays est classé 74e (42 pts). Le pays voisin, l'Algérie enregistre un résultat médiocre, puisqu'il est classé 112e (33 pts). Toutefois, quatre des dix pays les plus corrompus du monde sont issus de la région MENA : La Libye (171e/17 pts), le Soudan et le Yémen (175e/16 pts) et la Syrie (178e/14 pts). Des pays en proie à une profonde instabilité politique, à la guerre, aux conflits internes et au terrorisme. Des facteurs qui nourrissent la corruption, notamment politique. Le rapport indique par ailleurs que depuis 2012, plusieurs pays ont significativement amélioré leur score dans l'indice. Il s'agit de la «Côte d'Ivoire, du Sénégal et du Royaume Uni, tandis que d'autres pays ont décliné tels que la Syrie, le Yémen et l'Australie». Saâdeddine El Othmani, Chef du gouvernement a réagi aujourd'hui lors de l'ouverture du Conseil du gouvernement à propos du classement de Transparency Maroc. Le Pjdiste remarque «l'amélioration de 9 points» du Maroc dans le rapport. Le royaume est passé de la place 90 à 81, selon le Chef du gouvernement «ce n'est pas suffisant». Il rétorque : «Si on continue de s'améliorer annuellement de cette manière, nous pourrions réaliser, dans quelques années, des bonds en avant considérables». «La lutte contre la corruption (…) est un projet sociétal et de notre responsabilité à tous. Le gouvernement prend la plus grosse responsabilité de ce projet, mais nous tous, nous devons y participer.»