Encore une fois, l'association nigériane des anciens diplomates revendique son opposition à l'adhésion du Maroc à la CEDEAO. Le Nigéria connaitra, le 16 février 2019, de nouvelles élections présidentielles. Rabat devra régler la question avant cette échéance. Au Nigéria, les milieux opposés à l'adhésion du Maroc à la CEDEAO reviennent à la charge. Une rencontre sur les enjeux de la diplomatie nigériane, organisée mardi au siège du ministère des Affaires étrangères, leur a donné une belle tribune pour jouer les Cassandres. En présence du vice-président de la république, Yemi Osinbajo, le président de l'association des diplomates retraités, Oladapo Fafowora, a mis en garde le gouvernement fédéral des conséquences de l'admission du royaume au sein de l'organisation ouest-africaine. «Un des défis majeurs auquel fait face actuellement la politique étrangères de l'administration Buhari est le problème compliqué, causé par la demande du Maroc de rejoindre la CEDEAO», a-t-il avancé. Et de surenchérir qu'il y a «une forte opposition dans le pays (Nigéria)» à la requête. Des élections présidentielles en février 2019 Dans son réquisitoire, le président de ladite association n'a pas repris à son compte une allégation soulevée en août dernier par Zango Abdu, un autre membre de la même enseigne, qui a tenté de justifier son rejet à la demande marocaine. Il a évoqué la «menace terroriste» qui guetterait le royaume, prétendant que «Daesh a gagné du terrain au Maroc». Six mois plus tard, ces fabulations n'ont plus aucun droit de cité. Ce qui est d'ailleurs un bon point à l'actif de Rabat. En revanche, Oladapo Fafowora a donné à son opposition une tonalité économique, soulignant que le royaume bénéficierait de son adhésion pour inonder le marché de la CEDEAO de produits de l'Union européenne et particulièrement de France. Néanmoins l'ancien diplomate aux Etats-Unis a reconnu la faible marge de manœuvre des milieux opposés au projet marocain : «Il y a d'autres joueurs à l'intérieur du système ayant la capacité d'influencer notre politique étrangère. Dans un régime présidentiel comme le nôtre, la présidence devient la principale source pour orienter notre diplomatie.» Le Nigéria connaitra, le 16 février 2019, de nouvelles élections présidentielles. Muhammadu Buhari n'a pas encore décliné ses intentions même si son parti, All Progressives Congress (APC), a commencé à désigner ses représentants à la campagne électorale dans certaines régions du Nigéria. Ce scrutin pourrait voir un duel entre deux anciens militaires : Buhari contre l'ancien chef d'Etat, Olusegun Obasanjo, dans un remake des élections d'avril 2003, remportées par Obasanjo. Le Maroc a intérêt à arracher son adhésion à la CEDEAO avant l'échéance présidentielle au Nigéria.