Au Nigéria, le lobby opposé à l'adhésion du Maroc à la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest ne compte pas baisser les armes. A l'occasion d'une réunion-débat, tenue à Abuja le vendredi 25 août, ayant pour titre «Les conséquences de l'intégration du Maroc à la CEDEAO», un diplomate à la retraire, Zango Abdu qui officiait de président de la rencontre, a brandi un nouvel «argument» pour justifier son rejet, rapporte un média local . Dans son réquisitoire, il a mis en garde contre la «menace terroriste» qui guette le royaume, prétendant que «Daesh a gagné du terrain au Maroc». Zango a constaté que la diplomatie de son pays n'a pas accordé un grand intérêt à cette question. Et d'avancer que les jeunes jihadistes marocains ayant rejoint les rangs de Daesh sur les fronts syrien, irakien et libyen s'apprêtent à revenir massivement au Maroc. Pour rappel, l'armée nigériane considérée il y a quelques années comme la mieux équipée en Afrique de l'Ouest n'a pu freiner la progression du groupe Boko-Haram au point de céder en 2015 de grands pans du territoire au Nord-Est du pays. Ce n'est qu'en 2016, avec l'élection du président Buhari, que le Nigéria a commencé à reprendre du terrain à l'organisation terroriste. Le projet d'adhésion du Maroc à la CEDEAO alimente les inquiétudes et les craintes de certains milieux politiques et économiques au Nigéria. Ils craignent que l'intégration de Rabat ne réduise l'influence de leur pays dans la région ouest-africaine, sachant qu'Abuja abrite le siège de la CEDEAO.