Si le gouvernement autonome des Iles Canaries semble plutôt rassuré par les explications du gouvernement Rajoy, Podemos continue à faire de la résistance. De nouveau, le gouvernement espagnol se voit forcé de justifier sa position sur les prospections pétrolières autorisées par le Maroc en face des Iles Canaries. Et c'est encore le ministre des Affaires étrangères qui a dû aborder le sujet très sensible. «Le Maroc a le droit de gérer son territoire et ses ressources selon la forme qu'il considère appropriée», a affirmé, hier après-midi, au Parlement, en réponse à une question d'une députée de Podemos. «Le développement et la prospérité au Maroc sont des objectifs légitimes que l'Espagne doit partager et encourager» dans l'intérêt des citoyens de la région, a-t-il ajouté comme le rapporte l'agence Europa Press. Podemos entre l'écologie et la question du Sahara occidental Mais les affirmations de Dastis n'ont pas réellement convaincu la parlementaire de Podemos. Celle-ci a estimé que les eaux situées entre Tan-Tan et Sidi Ifni concernées par les prospections de la compagnie italienne ENI font partie de la «zone usurpée au peuple sahraoui». Une lecture assez particulière de l'Histoire. Et d'enchainer en déclarant que la décision marocaine constituerait une «violation des accords» de 2005 de délimitation des frontières maritimes sud entre le Maroc et l'Espagne. Seulement, les deux parties n'ont jamais conclu un document se rapportant à cette question. Certes Driss Jettou et José Zapatero avaient abordé le sujet lors de la réunion de la haute commission mixte du 29 septembre 2005 à Séville mais faute de consensus, Madrid avait sollicité, le 11 mai 2009, une intervention de l'ONU. Heureusement Alfonso Dastis est intervenu pour corriger les erreurs de la députée de Podemos. Il a ainsi rappelé que les deux voisins n'ont pas encore délimité leurs frontières maritimes mais opèrent conformément au «critère de l'équidistance». Et de préciser, encore une fois, que selon «ce critère ses eaux sont incontestablement sous juridiction marocaine». Le 30 janvier dans des déclarations à la presse, Dastis avait affirmé que Rabat a donné des garanties à Madrid que toutes les opérations de forages «seront menées à l'intérieur de ses eaux territoriales marocaines».