Le gouvernement espagnol a tranché. Madrid ne s'opposera pas aux explorations offshore menées par le groupe pétrolier italien ENI, au large des côtes de Tarfaya. Répondant à une question parlementaire formulée par Podemos, le ministre des Affaires étrangères Alfonso Dastis, a estimé que le gouvernement marocain est dans son plein droit vu que le territoire en question est sous souveraineté marocaine. «Il (Le Maroc) a le droit de gérer son territoire et ses ressources de la manière qu'il considère opportune et nulle objection n'est possible», a-t-il affirmé sous la couple espagnole. De même, le chef de la diplomatie espagnole a rappelé à l'ordre les élus qui s'opposent à ce projet en précisant que «le développement et la prospérité du Maroc sont des objectifs légitimes que l'Espagne devrait respecter et encourager», au vu de leur bénéfice sur les citoyens et la région. Lors de sa comparution devant le Congrès des députés, la chambre basse espagnole, Dastis a été interpellé par une députée originaire des Îles Canaries et représentant le parti d'extrême gauche Podemos. Dans son intervention, Meri Pita a appelé le gouvernement espagnol à exprimer «son refus catégorique», du fait qu'une multinationale dégrade le précieux patrimoine marin de la région, a-t-elle soutenu. La députée a ajouté que le Maroc «spolie les ressources du Sahara» étant donnée que la zone concernée atteint la ville de Tan-Tan, a-t-elle prétendu. La parlementaire insulaire a souligné que le projet de forages enfreint l'accord provisoire de délimitation des eaux conclu entre le Maroc et l'Espagne en 2005. À ce propos, Dastis a insisté, encore une fois, sur le fait que les eaux où devraient avoir lieu les explorations appartiennent au territoire marocain et ceci malgré le fait que les frontières marines ne sont pas officiellement tracées. Le chef de la diplomatie espagnole a souligné qu'il est en contact permanent avec les autorités marocaines. De ce fait, le ministre espagnol a confié qu'il a eu un entretien autour de ce sujet avec son homologue marocain, Nasser Bourita le 21 janvier à Alger, en marge des travaux du forum 5+5. Les deux diplomates ont évoqué une deuxième fois ce thème, le 29 du même mois, par téléphone cette fois-ci. Durant ces entretiens, Nasser Bourita a transmis à son homologue ibérique la volonté du gouvernement marocain de continuer le dialogue dans un esprit de «respect et confiance mutuelle».