Cheval de bataille de Sarkozy en 2007, «l'immigration choisie» semble toujours faire recette auprès des partisans de l'UMP. Le parti a présenté aujourd'hui 22 motions pour les présidentielles de 2012, relatives à l'immigration, lors d'une convention sur le sujet tenue aujourd'hui. En présence du ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, le débat a porté principalement sur deux points hautement inflammables : Les droits sociaux des immigrés et la délivrance de visas. Jean-François Copé, hier, annonçait déjà la couleur. «Faire divorcer l'idéologie et les questions de l'immigration», voilà, dans la bouche de son secrétaire général, le mot d'ordre du débat de l'UMP sur «les défis de l'immigration». Les 22 propositions du parti viennent appuyer le concept d' «immigration choisie» et relancer la chasse aux sans-papiers. Tout d'abord, il y'a la famille Au cœur du débat sur l'immigration, le regroupement familial représente la principale source régulière d'immigration. Reprochant au FN de ne faire aucune «proposition concrète», l'UMP estime qu'il est nécessaire de «conditionner les prestations sociales au respect des obligations scolaires ou de celles des Contrats d'accueil et d'intégration». Il propose également de ramener les conditions du regroupement familial de 18 mois de présence sur le territoire à deux ans et les lier au «respects des lois de la république». Quant à l'immigration professionnelle, l'UMP propose à la grande joie de Guéant, la tenue d'une «conférence nationale» tous les deux ans ou les différents organismes sociaux devront estimer et justifier le besoin précis en main d'œuvre. Ceci, renforcé par un système de point à la canadienne, pour définir les profiles qui conviennent le plus aux besoins de la république. Tu auras moins de visas, étranger ! Présentée comme la première source de l'immigration irrégulière, l'UMP prévoit des restrictions quant à la délivrance de visas, y compris dans le cadre européen. Selon le parti du président, une «caution-retour» devrait être requise pour les «profils à risque». Cette caution ne serait remboursée qu'une fois le concerné rentré chez lui. Si celui-ci ne se présente pas aux services consulaires, «ces derniers devraient en informer les services de l'immigration en Europe». L'UMP désire également instituer un poste de Commissaire en charge de l'immigration et harmoniser les demandes de visas et l'échange de donnée en créant une «agence européenne de l'espace Schengen». L'obtention d'un titre de séjour sera également tributaire d'une entrée «légale» sur le sol français. Une manière comme une autre pour l'UMP d'exclure les boat-people arrivés de Tunisie depuis la chute du régime Ben Ali. Une impression de «Déjà vu» Les conclusions de cette convention annoncée le 24 mai vous semblent familiers ? Jean-François Copé en avait déjà donné le ton...le 24 mai. L'UMPiste invité alors à une émission de France Infos, en se prononçant sur les droits sociaux accordés aux immigrés, au même titre que les Français, s'est défendu de toute «xénophobie, c'est un problème comptable. On ne pourra pas payer». Claude Guéant qui s'était surexposé en accusant les enfants d'immigrés de plomber les résultats scolaire et en affirmant que la France n'avait pas «besoin de maçons étrangers» a trouvé réconfort auprès de Copé qui considère les questions évoquées par Guéant «fondées. Ce sont des sujets objectifs sur lesquels il faut travailler». Le ministre de l'Intérieur avait annoncé dernièrement qu'il se «se réserve d'augmenter» le nombre de reconduites à la frontière déterminé à 28 000 cette année.