Retour à la case de départ en Catalogne. Presque trois mois après le referendum d'autodétermination du 1er octobre, les élections anticipées convoquées par le gouvernement central dans le sillage de la suspension de l'autonomie n'ont pas changé la carte politique dans la région comme le souhaitait Mariano Rajoy. Les partis indépendantistes sont en passe de former un nouveau gouvernement suite aux élections catalanes du jeudi 21 décembre. Sur les 135 sièges au parlement catalan, Junts per Catalunya (Tous pour la Catalogne) de Carles Puigdemont exilé en Belgique et ERC (Gauche républicaine catalane) de Oriel Junquera emprisonné à Madrid pour ses "opinions politiques" détiennent à eux seuls 66 sièges avec respectivement 34 et 32. La majorité (68 députés) semble à portée de main alors que la CUP a glané 4 sièges et CatCom-Podemos 8. Comme l'ont prédit les sondages, le scrutin d'hier a donné la 1ere place au parti de centre-droit Ciudadanos avec 37 députés et plus de 1,1 million de voix. Une belle victoire pour le jeune leader de cette formation, Albert Rivera qui a désigné à la tête des listes de son parti, Inés Arrimadas García, une femme d'origine andalouse de 36 ans. En revanche les autres composantes du camp unioniste sortent affaiblies. Le parti socialiste (PSOE) a remporté 17 sièges et le PP de Mariano Rajoy arrivé dernier avec 3 sièges. Un autre coup dur pour le chef du gouvernement. L'onde de choc de la grande percée de Ciudadanos pourrait dépasser le cadre de la Catalogne et secouer jusqu'à la Chambre basse du Parlement, notamment si l'option des élections anticipées se précise. L'exécutif espagnol est minoritaire et peine à réunir la majorité nécessaire pour adopter le budget 2018.