Le Sénat espagnol a donné, vendredi en session plénière, son feu vert aux mesures adoptées récemment par le gouvernement pour la mise en œuvre de l'article 155 de la Constitution visant à "restaurer l'ordre constitutionnel en Catalogne". La chambre haute du parlement espagnol a validé la décision du gouvernement portant sur l'application de l'article 155 de la Loi fondamentale grâce aux 214 votes favorables des sénateurs du Parti Populaire (PP), du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), de Ciudadanos, d'Union du peuple navarrais (UPN) et des Forum et Coalition canariens. Un total de 47 sénateurs, notamment des partis Unidos Podemos, Gauche républicaine catalane (ERC), Parti nationaliste basque (PNV) et Parti démocratique européen catalan (PDeCAT), ont voté contre cette initiative. Le Sénat a autorisé ainsi le gouvernement du PP à destituer le président de l'exécutif catalan, Carles Puigdemont, et son vice président, Oriol Junqueras, ainsi que l'ensemble des conseillers (ministres) de son cabinet. Il a aussi autorisé l'exécutif à limiter les fonctions du parlement régional catalan et à prendre le contrôle des Mossos d'Esquadra (police catalane). Intervenant au début de la session plénière du Sénat, le président du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a souligné qu'"il n'y a pas d'autres alternatives" à l'application de l'article 155 de la Constitution, face à l'attitude du président de la Generalitat (gouvernement catalan), Carles Puigdemont. Le moment est arrivé pour imposer la loi au dessus de toute autre considération, non pas contre la Catalogne mais pour empêcher qu'on abuse de la Catalogne, a-t-il poursuivi. Et de relever que la menace qui pèse sur la Catalogne n'est pas l'application d'un article de la Constitution, mais "les ravages" causés par les comportements anticonstitutionnels de la Generalitat. Le parlement catalan a adopté vendredi une motion relative à la déclaration unilatérale de l'indépendance de la Catalogne, présentée par les groupes des partis séparatistes Junts pel Sí (Ensemble pour le oui) et Candidature d'unité populaire (CUP). La motion a été adoptée par les députés des partis séparatistes, majoritaires au parlement régional, en absence de ceux de l'opposition (Parti socialiste catalan-PSC, Parti populaire catalan-PPC et Ciudadanos) qui ont abandonné l'hémicycle avant le début de la votation. Cette motion, votée à bulletin secret, porte sur l'ouverture d'un processus constituant pour la création "d'une république catalane" et appelle le gouvernement catalan à "adopter toutes les résolutions nécessaires pour la mise en œuvre de la loi de transition juridique et de fondation de la république", suspendue par la Cour constitutionnelle espagnole.