Si le roi Mohammed VI ne s'est pas rendu à Abuja (Nigeria) pour assister au sommet de la CEDEAO, les présidents mauritanien et tunisien s'y trouvent déjà. Mohamed Ould Abdelaziz veut récupérer le siège que son pays avait délaissé en 2000. Béji Caïd Essebsi, lui, entend glaner dans le capitale le titre de membre observateur de l'organisation ouest-africaine. Le sommet de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest s'est ouvert ce matin à Abuja (Nigeria). Le Maroc est le grand absent de ce rendez-vous régional. L'annonce de son adhésion à la CEDEAO est reportée à une session extraordinaire, probablement au premier trimestre 2018. La date et le lieu du prochain conclave n'ont pas encore été communiqués. «La délégation de la CEDEAO a effectué une étude sur l'impact de l'admission du Maroc à la CEDEAO. Mais elle n'a été fin prête que le 9 décembre. Les Etats membres n'ont pas eu le temps de l'examiner. C'est pour cela que le roi Mohammed VI n'assistera pas au sommet», indique le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita, dans des déclarations au Middle East Online expliquant les raisons de l'absence du souverain. Nasser Bourita a, par ailleurs, rejeté toute «impasse politique», dans le dossier de l'admission du royaume, qui serait derrière l'annulation du déplacement du roi dans la capitale nigériane, ajoute la même source. Mohammed Ould Abdelaziz et Caid Essebsi présents à Abuja Cependant, le président mauritanien et son homologue tunisien se sont déplacés à Abuja. Mohamed Ould Abdelaziz et Béji Caïd Essebsi, invités d'honneur du sommet, ont d'ailleurs pris part à la réunion à huis-clos des chefs d'Etat de la Communauté. C'est tout un signal. Nouakchott est sur le point de reprendre son siège à la CEDEAO, qu'elle avait quitté en 2000 pour se consacrer à l'édification de l'Union du Maghreb. Le voisin du sud a signé en mai dernier un accord portant sur son retour à la zone de libre-échange ouest-africaine, d'ici le 1e janvier 2019. La Tunisie ne sortira pas bredouille du sommet d'Abuja. Elle est confiante sur son admission à la CEDEAO en tant que membre observateur. Le premier pas est donc franchi pour le président Essebsi. 2018 pourrait connaitre l'annonce de l'adhésion du pays au Marché commun pour l'Afrique orientale et australe (COMESA). Les résultats de l'étude sur l'impact de l'intégration du Maroc à la CEDEAO devraient être présentés ce samedi aux chefs des Etats ouest-africains, précise le site financialafrik qui cite une source au siège de l'organisation.