En mars dernier le président de la Commission de la CEDEAO jouait les Cassandres, estimant que l'adhésion du Maroc au groupement régional créerait «un précédent». Ce mardi à Rabat le Béninois Marcel De Souza a totalement révisé sa position initiale au point même d'annoncer que la confirmation de l'adhésion du royaume à la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest sera officialisée le 16 décembre, à Lomé au Togo, lors du prochain sommet de la CEDEAO. Un succès pour la diplomatie marocaine. Le président de la Commission de la CEDEAO, Marcel De Souza, effectue une visite au royaume. Il s'est entretenu cet après-midi séparément avec le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, et le ministre des Finances, Mohamed Boussaid. Face au chef de la diplomatie, le Béninois a offert de lui une nouvelle image. Passent ainsi à la trappe les réticences qu'il avait exprimées auparavant au sujet de l'intégration de Rabat à la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest. «La démarche de l'adhésion du Maroc à la CEDEAO est sur la bonne voie et va être confirmée lors de la prochaine session ordinaire de la Communauté, le 16 décembre prochain à Lomé.» Et d'ajouter que «Nous sommes dans une très bonne ambiance (…) les différents éléments montrent une convergence de vues de nos chefs d'Etat et de SM le Roi pour qu'on s'installe dans la durée, dans le développement et dans l'intérêt des deux parties», a-t-il souligné dans une déclaration relayée par la MAP. Revirement Un revirement de sa part alors qu'en mars il avait qualifié l'admission du Maroc dans le tour de table de la CEDEAO de «problème» qui risque de «créer un précédent puisque le Tchad avait fait les mêmes démarches». Et d'expliquer «c'est que nous allons nous heurter au texte de l'Union africaine qui a divisé le continent en cinq régions comme Commission économique régionale. Le roi dit où s'arrête l'Ouest ? Alors faut-il prolonger l'Ouest jusqu'au Nord ?». La nouvelle position de Marcel De Souza provoquera sans aucun doute des grincements de dents sur le continent africain. Et pour cause, des parties se sont ouvertement prononcées pour le rejet de la demande marocaine, d'abord au Nigéria et en Afrique du sud (pays non membre de la CEDEAO). Des positions ayant bénéficié d'une large couverture dans les médias algériens. En revanche, l'adhésion de la Tunisie au Marché commun de l'Afrique orientale et australe, connu sous son acronyme anglais COMESA, n'a soulevé aucune hostilité en Afrique du sud ni de la part du président de la Commission de la COMESA.