Six jours après la sortie du ministre algérien des Affaires étrangères à l'encontre du Maroc, Ahmed Ouyahya a réagi. Le kabyle appui les positions exprimées par Abdelkader Messahel. Un soutien qu'il a tenu à exprimer en sa qualité de secrétaire général du RND (une composante de la majorité gouvernementale) et non pas en tant que chef de gouvernement. Ahmed Ouyahya apporte un soutien plutôt nuancé aux accusations d'Abdelkader Messahel à l'encontre du Maroc. Certes le kabyle a appuyé les écarts de langage du chef de la diplomatie algérienne mais en tenant à l'exprimer en sa qualité de secrétaire général du Rassemblement national démocrate et non pas en tant que chef du gouvernement. La différence entre les deux titres est de taille. Sans aucun doute Ouyahya ne souhaite pas engager son exécutif dans le conflit avec le Maroc. «Le RND considère qu'il est un parti politique algérien. Tout ce qui concerne l'Algérie vis-à-vis de l'extérieur, nous sommes derrière notre gouvernement à 100% (…) que nos voisins s'énervent, tant mieux pour eux ou tant pis pour eux, ce n'est pas notre problème», a répondu Ouyahya ce mercredi lors de son passage à une émission diffusée par la chaîne III de la radio algérienne. Echange de politesses entre les deux hommes Dans l'ensemble le Premier ministre est connu pour ses positions anti-Maroc. Il a déjà accusé ouvertement le royaume de financer les mouvements de contestations amazighs en Kabylie et dans le M'Zab dont le chef-lieu est Ghardaïa. «Ces complots sont colportés par deux parties. La première n'a jamais accepté l'indépendance de l'Algérie. Et la deuxième reproche à notre pays ses positions pour l'autodétermination du peuple sahraoui (…) Ces parties s'appuient sur des mercenaires politiques internes, ceux qui revendiquent l'autodétermination de la Kabylie et de la région du M'Zab», avait-il lancé le 3 juin 2016. Par cet appui, même nuancé, Ahmed Ouyahya rend en effet la politesse à son ministre des Affaires étrangères. Pour mémoire, juste près les dérapages de juillet dernier, du chef du gouvernement à l'encontre des migrants subsahariens en Algérie, Abdelkader Messahel a défendu les opinions de son supérieur hiérarchique, estimant que les «migrants sont une menace pour la sécurité de l'Algérie». Et là aussi «tant pis ou tant mieux» pour les ONG des droits de l'Homme, telle Amnesty international, qui avaient condamné les propos d'Ouyahya.