Accès à l'eau potable et aux services d'assainissement de base constituent les défis étudiés dans le rapport sur les «Progrès réalisés en 2017 dans l'eau potable, de l'assainissement et de l'hygiène», publié cette semaine par le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) à l'occasion de la «Semaine mondiale de l'eau de Stockholm» (27 août – 1er septembre). Pour le Maroc, c'est encore les disparités entre l'urbain et le rural qui font défaut aux progrès réalisés par le royaume. A l'occasion de la «Semaine mondiale de l'eau de Stockholm», qui se déroule du 27 août au 1er septembre de cette année, le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) a rendu public ce mardi son rapport sur les «Progrès réalisés en 2017 dans l'eau potable, de l'assainissement et de l'hygiène» (Progress on Drinking Water, Sanitation and Hygiene 2017). L'occasion d'insister d'abord sur l'accès des enfants à l'eau potable. «Plus de 180 millions de personnes n'ont pas accès à l'eau potable dans les pays touchés par les conflits, la violence et l'instabilité à travers le monde», avertit l'UNICEF. Son chef au département de l'eau, assainissement et hygiène, Sanjay Wijesekera rappelle que «l'accès des enfants à l'eau potable et à l'assainissement, en particulier dans les conflits et les urgences, est un droit et non un privilège». «Dans les pays victimes de violences, de déplacements, de conflits et d'instabilité, les moyens de survie les plus fondamentaux des enfants - l'eau - doivent être une priorité», insiste-t-il. L'UNICEF évoque plusieurs cas de pays en conflits, comme le Yémen et le Soudan du Sud, mais s'intéresse plus largement à l'ensemble du globe. Le rapport cite d'abord le Maroc parmi les 15 pays qui sont en bonne voie pour assurer un accès universel à l'eau potable en 2030, aux côtés du Laos, l'Indonésie, le Sri Lanka et la Mongolie. Plus loin, l'UNICEF pointe du doigt de «grandes lacunes existant entre la couverture urbaine et rurale s'agissant des services». L'écart serait de 50%. L'eau potable disponible pour 64% de la population rurale seulement Sa population étant passée de 28,95 millions en 2000 à 34, 37 millions de Marocains en 2015, les estimations nationales d'accès en eau potable du Maroc ont augmenté au cours des 15 dernières années. Le rapport indique d'abord considérer que 60% de la population marocaine vit dans les villes en 2015, contre 53% en 2000. Globalement, les estimations en eau potable au niveau national couvrent 83% de la population marocaine en 2015, contre 64% seulement en 2000, avec une variation positive de 1,26 point. Même celle du milieu rural évolue positivement, avec 2,16 points. Cependant, le document indique qu'en 2015, l'eau potable reste disponible pour 64% de la population rurale seulement, contre 31% en 2000. Dans le milieu urbain, l'eau potable est disponible pour 96% de la population en 2015, en variation annuelle de +0,19. Pour le reste du monde, le document précise qu'en 2015, 71% de la population mondiale (5,2 milliards de personnes) utilisait un service d'eau potable géré en toute sécurité - C'est-à-dire un accès situé sur place, disponible en cas de besoin et sans contamination. Toutefois, 844 millions de personnes manquaient encore d'un service d'eau potable de base alors que 263 millions de personnes ont passé plus de 30 minutes par voyage pour collecter de l'eau à partir d'une source. Pour le Maroc et s'agissant de l'approvisionnement en eau amélioré, la proportion de la population ayant accès de façon sécurisée à cette eau passe à 69% en 2015 contre 55% en 2000. La distinction entre l'urbain et le rural révèle une grande disparité. Selon le document, seulement 39% de la population rurale a accès à une eau de bonne qualité avec des moyens sûrs, alors que 89% de la population urbaine est approvisionnée en eau améliorée et de façon sûre. Assainissement : 19% de la population rurale fait toujours appel à la défécation en plein air Pour ce qui est des estimations nationales de l'assainissement, le document indique que 83% de la population marocaine dispose d'un accès à l'assainissement de base en 2015, contre 69% en 2000. Dans le milieu urbain, 89% de la population a un accès à l'assainissement en 2015, contre 87% en 2000. La défécation en plein air -à l'extérieur des habitations, hors de toilettes publiques- est également évoquée ; le rapport considérant qu'en 2015, la population urbaine n'y fait plus appel, contre 2% en 2000. Pour le milieu rural, le rapport de l'UNICEF indique que 75% de la population dispose d'un accès à l'assainissement. Cependant, 19% de la population fait toujours appel à la défécation en plein air en 2015 contre 50% au début des années 2000. Le Maroc est aussi évoqué quant aux proportions de la population utilisant des installations sanitaires améliorées (hors les sanitaires partagés). En effet, le document informe qu'en 2015, 38% de la population dispose d'un accès aux installations d'assainissement améliorées, contre 31% en 2000. Dans le monde, 39% de la population mondiale (2,9 milliards de personnes) utilisait un service d'assainissement en 2015 et 27% de la population mondiale (1,9 milliard de personnes) a utilisé des installations d'assainissement privées reliées aux égouts dont les eaux usées ont été traitées. Toutefois, 2,3 milliards de personnes manquaient encore d'un service d'assainissement de base, 600 millions de personnes utilisaient un service d'assainissement limité alors que 892 millions de personnes dans le monde pratiquent encore la défécation en plein air, conclut le document.