En matière d'assainissement, le Maroc a atteint les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), révèle un rapport fraichement publié par l'OMS et l'UNICEF. En ce qui concerne l'accès à l'eau potable, le royaume n'est plus très loin du but. Détails. Avec une couverture nationale en installations sanitaires améliorées de 77% en 2015, contre 52% en 1990, le Maroc a atteint les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), indique le rapport de l'OMS et de l'UNICEF intitulé «Progrès en matière d'assainissement et d'eau potable : mise à jour et évaluation des OMD, rapport 2015». Sur la période, les progrès en matière d'assainissement se sont encore plus fait ressentir en milieu rural d'après les instances onusiennes. Ici en effet, on est passé de 26% d'installations sanitaires améliorées il y a 25 ans, à 66% aujourd'hui. Ces progrès ont permis de réduire grandement la défécation en plein air. Seulement 9% de la population s'y adonne encore, alors que cette proportion représentait 38% en 1990. Et si le milieu urbain n'est pas concerné, les campagnes ont été équipées de manière importante. Toutefois, des efforts restent à fournir, car 23% de la population en milieu rural manquent encore de toilettes. Pour ce qui est de l'accès à l'eau potable, le royaume chérifien n'a pas encore atteint les OMD (cible à 88%), mais l'OMS et l'UNICEF le félicitent déjà pour ses «bons progrès». La couverture nationale est en effet estimée aujourd'hui à 85% contre 73% 25 ans plus tôt. Des efforts sont encore à faire dans le milieu rural notamment en termes d'accès à l'eau potable à domicile. Aujourd'hui, seuls 23% des habitants des campagnes peuvent obtenir de l'eau depuis leur maison. Encore des efforts pour réduire les inégalités L'OMS et l'UNICEF rappellent que la santé humaine est très liée à l'assainissement et l'accès à l'eau potable et qu'il est «indispensable d'accélérer les progrès» là où le besoin se fait encore ressentir. Car globalement, beaucoup de pays sont encore à la traine. Le rapport révèle en effet qu'un individu sur trois dans le monde, soit 2,4 milliards de personnes, vit toujours sans installations sanitaires. Et parmi elles, 946 millions pratiquent la défécation en plein air. Selon Sanjay Wijesekera, responsable des programmes d'eau, d'assainissement et d'hygiène de l'UNICEF, le présent rapport montre beaucoup plus «la nécessité [pour les gouvernements, ndlr] de se concentrer sur la réduction des inégalités, seul moyen de parvenir à des progrès durables». «Jusqu'à présent, le modèle international a été que les plus riches progressent d'abord et ce n'est qu'une fois qu'ils bénéficient de l'accès que les plus pauvres commencent à les rattraper. Si nous voulons parvenir à l'accès universel à l'assainissement d'ici 2030, nous devons veiller à ce que les plus pauvres commencent à progresser dès maintenant», argue-t-il. Et même au Maroc, c'est dans le milieu rural qu'il y a encore du travail.