Inspiré par le voyageur musulman Ibn Battuta, Jo Yeong Jay Ho Geol, un jeune Sud-Coréen, parcourt l'Europe et l'Asie à bord de sa moto. Après 500 jours d'un long périple il est enfin arrivé à Tanger. Interview. Jo Yeong Jay Ho Geol est un globe-trotter épris de liberté qui a tout quitté pour sa passion pour la musique et la nature. Il a quitté la Corée du Sud il y a 500 jours pour entamer un grand périple, inspiré par l'explorateur musulman marocain Ibn Battuta, entre autres. Jo est actuellement à Tanger, là même où le voyageur d'origine berbère naquit et fit escale. Agé de 20 ans, le jeune homme né à Gongju, dans la province du Chungcheong du Sud (centre-ouest), a parcouru tous les pays d'Europe. De la Russie à l'Allemagne en passant par la Hongrie et la France, Jo s'est arrêté dans chaque ville pour y jouer de la musique et glaner quelques billets en retour. Il raconte à Yabiladi son périple, son inspiration et ses rêves. Dites-nous en plus sur votre aventure… J'ai commencé à voyager le 16 avril 2016 à bord de ma moto. J'ai quitté la Corée du Sud pour partir vers l'Ouest. Je suis allée en Russie, en Grèce, en Norvège, en Allemagne, en Espagne et en France. Là où mon voyage diffère, c'est que je parcours les pays sans argent. Je suis à la fois musicien et peintre et j'ai toujours avec moi mon traditionnel violon coréen. A chaque fois que je suis dans une grande ville, je joue dans les rues et récolte de l'argent comme ça. Si j'arrive à gagner assez d'argent pour payer l'essence et la nourriture, alors je continue. En un an et trois mois, cette méthode a plutôt bien fonctionné pour moi, aussi surprenant que cela puisse paraître. Jo Yeong Jay Ho Geol à Jérusalem. / Ph. Jo Yeong Jay Ho Geol Qu'est-ce qui vous a poussé à voyager ? Tout a commencé lorsque j'étais enfant. J'étais fan d'un maître hongrois de tir à l'arc. Lorsque j'étais au collège, je l'ai vu passer à la télé et j'ai tout de suite été inspiré par son art. Depuis, je rêvais de le rencontrer mais j'étais trop jeune à l'époque pour voyager jusqu'en Hongrie. J'ai commencé à devenir indépendant à l'âge de 18 ans. Je me suis rendu à Séoul, la capitale. Pour rencontrer mon idole, j'ai obtenu mon permis de moto et j'ai emballé tous mes instruments. Mon rêve est devenu réalité lorsque j'ai rencontré ce maître hongrois au cours de l'un de mes voyages. Ça a vraiment été un moment émouvant pour moi. J'éprouve aussi un intérêt pour d'autres voyageurs tels que Marco Polo et Ibn Battuta. Je suis admiratif de tous les merveilleux endroits qu'ils ont visités. Avez-vous d'abord pensé à voyager en Corée du Sud ? Je suis Coréen donc je connais beaucoup la culture et les villes de mon pays. Mon rêve, c'était de voyager à l'étranger parce que j'avais très envie de découvrir le monde. Un mois après avoir reçu mon permis moto, j'ai illico grimpé dessus et me suis lancé dans mon premier voyage à l'étranger. Rien n'était programmé d'avance, j'ai simplement suivi mon intuition. C'est la première fois que vous venez au Maroc. Que pensez-vous du pays ? Je n'ai pas eu la chance de découvrir le Maroc plus tôt mais avant même de venir ici, j'avais rencontré beaucoup de Marocains en France et en Espagne. Ils ont tous été très sympathiques avec moi, c'est la raison pour laquelle j'avais hâte de rencontrer des gens ici, de découvrir leur culture, leur mode de vie et la façon dont ils vivent et pensent. Je prévois de visiter d'autres endroits du Maroc ainsi que la Mauritanie et le Sénégal. C'est ma première fois en Afrique et ma seconde fois que je visiterai un désert. Souhaitez-vous voyager toute votre vie ? Je veux voyager en Afrique et me rendre en Amérique du Sud. J'adore ce que je fais, ça me rend heureux, c'est pourquoi je prévois de continuer à voyager à travers le monde autant que possible. Jo Yeong Jay Ho Geol en train de jouer du violon en Turquie. / Ph. Jo Yeong Jay Ho Geol