Ilyas El Omari quitte le PAM sans avoir honoré ses engagements. Il a échoué à évincer le PJD de la première place du podium aux législatives du 7 octobre 2016. Il a également failli à assumer sa mission de médiateur entre l'Etat et le Rif. Ilyas El Omari, l'étoile du Parti authenticité et modernité fût filante, puisqu'il n'est plus secrétaire général du PAM. Un passage à la tête du parti se résume en une série d'échecs. En un an et huit mois d'exercice, le rifain a vu tous ses projets politiques et même médiatiques, dans lesquels il s'était engagé, tombés à l'eau un à un. Et pourtant son accession, en janvier 2016, aux commandes du Tracteur avait soulevé un vent d'optimisme dans les rangs des PAMistes. Ils voyaient en El Omari la personne idoine capable de tenir tête à l'influence de Benkirane et du PJD. Ils ont vite fini par déchanter. Malgré une campagne de communication menée tambour battant et ayant bénéficié de l'appui de parties très influentes au pouvoir, le PAM n'a pu arracher la première place aux législatives du 7 octobre 2016. Le coup de grâce au scrutin du 7 octobre 2016 El Omari a clairement failli à évincer le PJD de son grand adversaire Benkirane de la tête du podium électoral alors que la formation s'était présentée dans tous les circonscriptions du royaume. Pour mémoire, le PAM avait limité sa participation aux législatives du 25 novembre 2011. L'objectif à l'origine de la mise à l'écart de Mustapha Bakkoury du secrétariat général est ainsi renvoyé aux calendes grecques. Conséquence, l' «unanimité» de façade autour de la personne d'El Omari commençait à se fissurer. Des voix osent alors remettre en question sa gestion «trop individualiste» des affaires du PAM. Le député Abellatif Ouahbi a pris la tête des frondeurs. Il ne se privait pas dans des sorties médiatiques d'asséner des critiques acerbes à l'encontre d'El Omari. Pire au même moment, Mme Fatiha Ayadi, ancienne députée de la liste d'El Himma en 2007, descendait du Tracteur pour se consacrer essentiellement à «un projet médiatique». Le «Hirak» allait porter le coup de grâce à la carrière politique d'Ilyas El Omari. Le rifain échouait, une fois de plus, dans sa mission de jouer le médiateur entre l'Etat et le Rif. La vague de contestation qui secoue la région depuis 9 mois a montré l'incapacité d'El Omari et de son parti à contenir la colère des rifains. Par ailleurs, le parti sous l'ère d'El Omari est plus que jamais isolé. Sa coalition formée par le PAM, l'Istiqlal, l'USFP et l'UC a volé en éclat. L'entité supposée mettre un terme à l'hégémonie des islamistes de la Lampe n'est plus d'actualité. Deux ses composantes ont rejoint le gouvernement El Othmani grâce à la détermination d'Aziz Akhannouch alors que l'Istiqlal qui avait opéré un rapprochement avec le PJd attend encore dans l'antichambre.