Le secrétaire général du Parti authenticité et modernité (PAM), Ilyas el-Omari a appelé, à travers un média électronique, à une réconciliation nationale et historique et ce, à peine quelques jour après avoir essuyé un échec cuisant lors du scrutin législatif du vendredi 7 octobre au cours duquel, la classe politique s'est livrée à une guerre sans merci, en particulier entre le PAM et le Parti justice et développement (PJD), sorti vainqueur de cette élection. L'appel d'el Omari à son ennemi juré le PJD, ou aux autres partis qui se sont plaints du comportement du parti du Tracteur à leur égard, ou à toutes les parties, a de quoi susciter l'étonnement chez certains observateurs politiques qui arrivent difficilement à saisir cette démarche de l'enfant du Rif, une démarche qui constitue une première dans les annales de la politique et qui pourrait constituer matière à dispenser aux étudiants en sciences politiques dans les universités internationales. Si Ilyas el Omari est arrivé à la conclusion que cette guéguerre, au cours de laquelle toutes les armes destructrices ont été utilisées en particulier entre le PAM et le PJD, n'avait pas lieu d'être car portant préjudice à la nation, il lui appartient d'en tirer les leçons et d'admettre que l'échec requiert le départ, comme l'exige toute démocratie digne de ce nom, et qu'il est temps qu'il laisse sa place aux hommes de paix. Au lieu de brandir le drapeau blanc, et de lancer un appel puisé dans le lexique d'un siècle dépassé, Ilyas el Omari aurait dù montrer aux Marocains qu'il est bien l'enfant de ce Rif dont il loue la grandeur, en adressant ses félicitations à Abdelilah Benkirane et au parti de la Lampe, et s'excuser pour son échec auprès des membres de sa formation politique et partant, renoncer à le diriger en faveur d'un nouveau leadership à même d'impulser une nouvelle dynamique pour aller de l'avant, comme le ferait tout grand dirigeant démocrate. L'empressement d'un membre du bureau politique du parti du Tracteur selon lequel l'appel d'Ilyas el-Omari revêt un caractère personnel et n'engage nullement le parti, montre bien qu'el-Omari qui a dirigé jusqu'à présent d'une main de fer cette formation politique, aura probablement à affronter des voix discordantes au sein de sa formation qui l'obligeront ainsi à tirer les leçons du scrutin du 7 octobre et prendre la décision qui s'impose. Les difficultés et les soucis d'Ilyas el-Omari ne feront que s'amplifier à cause des positions de certains de ses alliés dans l'opposition comme le Parti de l'Istiqlal et l'Union socialiste des forces populaires (USFP) dont les dirigeants ont fait part de leur volonté de figurer dans le futur gouvernement de Benkirane, ce qui ne ferait qu'isoler davantage le parti du Tracteur et partant son dirigeant Ilays el-Omari. Autant de situations qui suscitent des interrogations sur l'avenir d'Ilyas el-Omari à la tête de ce parti.