Le ministre de la Justice présente ses priorités législatives pour 2025    (Diaporama) Algérie – Niger : des migrants violentés et expulsés en plein milieu du désert    Maroc : La FMEJ alerte sur les mesures de SAPRESS et la pérennité de la presse écrite    Fouzi Lekjaâ : « Aucun favoritisme fiscal n'est de mise »    Voitures électriques: Les ventes mondiales en hausse de 25% en 2024    Nouvel An Amazigh 2975: Aziz Akhannouch visite le Salon de l'artisanat d'Agadir Ida-Outanane    Les scandales du régime algérien se succèdent : des tentatives désespérées pour échapper à son implication dans le soutien aux mouvements séparatistes kurdes en Turquie et en Syrie    L'Algérie : Une diplomatie en proie aux controverses et à l'ingérence multiples    Liban : Le juge international Nawaf Salam nommé Premier ministre    USA: Le président Biden annonce l'annulation d'environ 150.000 prêts étudiants    Accusé de meurtre, profil du Franco-algérien arrêté à Marrakech via Interpol    Le groupe d'amitié France-Maroc confié au RN : Karim Ben Cheïkh dénonce un choix «effarant»    Le Barça dénonce des « tentatives de déstabilisation » dans l'affaire Olmo et Victor    Golf: Rabat accueille le Trophée Hassan II et la Coupe Lalla Meryem du 3 au 8 février    Les dispositions de la loi relative aux peines alternatives seront mises en œuvre dans les délais de rigueur    France: un pic épidémique de grippe attendu « d'ici une dizaine de jours »    Le ministre de la Justice présente un rapport sur la mise en œuvre de la Convention contre la torture    Comment le Maroc peut tirer des leçons des incendies de Los Angeles    Algeria seeks to ease tensions with Turkey over Polisario-Kurdish meeting    Accused of murder : Who is the French-Algerian arrested in Marrakech via Interpol ?    Real Madrid : Carlo Ancelotti pointé du doigt par plusieurs joueurs    CHAN 2024 : Vers un report en août?    Les douanes traquent les réseaux de contrebande de carburant    Raja de Casablanca : Anas Zniti veut quitter le club    Transport maritime: Maersk choisit Tanger Med au lieu d'Algésiras pour sa desserte Asie-Amérique    Les dispositions de la loi relative aux peines alternatives seront mises en œuvre dans les délais de rigueur    Code de procédure pénale : la restriction imposée aux associations pour déposer des plaintes en matière de corruption sera maintenue    Maroc : Aziz Akhannouch accusé d'impuissance face à la spéculation galopante et aux marchants de crise    Al Haouz : La reconstruction post-séisme se poursuit à un rythme soutenu    Le déficit commercial tunisien en hausse de 11 % en 2024, excédent notable avec le Maroc malgré la crise silencieuse    Forum Davos : CITIC Dicastal devient le premier groupe marocain à rejoindre le réseau des «usines phares» du secteur manufacturier mondial    Terrorisme : le Trésor américain sanctionne un Marocain résidant en Allemagne    Chine-Russie: Les échanges commerciaux établissent un nouveau record en 2024    Premium Group et Shacman lancent la production du poids lourd baptisé "X6000" au Maroc    Les températures en forte baisse ce mardi 14 janvier    Philip Morris Maghreb célèbre le Nouvel An Amazigh « Yd'Ennayer 2975 »    Yennayer : Ces différences qu'il faut voir entre le Maroc et l'Algérie    Id Yennayer : Le vrai "Bonané" des Marocains !    Prix Prince Claus Seed. Ouverture des candidatures    Appel à Films: la 16e Edition du Festival Issni N'Ourgh International du Film Amazighe    « La terre et l'identité en fête » : un hymne à l'économie du savoir et de l'industrie culturelle    Le nouvel an amazigh : un symbole d'unité nationale et de diversité culturelle.    Golf: voici les dates de la 49ème édition du Trophée Hassan II et la 28ème édition de la Coupe Lalla Meryem    Yassine Adnan : Le Festival du livre anglais de Marrakech, une promotion du tourisme culturel    Les jeunes prodiges de l'Académie Mohammed VI s'imposent en Ligue 1    Akhannouch : "Le gouvernement engagé en faveur du renforcement de la mise en oeuvre du caractère officiel de la langue amazighe "    Parlement : les Chambres professionnelles ajustent leurs listes électorales    CCAF/ Phase de poules: Récapitulatif avant la dernière journée    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Amazigh dans les instituts supérieurs : La circulaire d'El Othmani, un pas vers une officialisation effective ?
Publié dans Yabiladi le 30 - 06 - 2017

Mercredi 28 juin, Saâdeddine El Othmani a adressé une circulaire aux ministres et secrétaires d'Etat de plusieurs départements ministériels sur la langue amazighe, responsables de six instituts publics d'enseignement supérieur. Une démarche saluée par les activistes amazighs Ahmed Assid et Ahmed Dgharni, qui restent toutefois prudents.
Alors que le projet de loi organique n°26.16 est sur le bureau de la Chambre des représentants depuis le 6 octobre dernier, le chef du gouvernement Saâdeddine El Othmani vient d'adresser une nouvelle circulaire aux ministres et secrétaires d'Etat concernant l'amazigh, toujours pas officialisé depuis la Constitution de 2011.
La circulaire, en date du 28 juin, rappelle que l'exécutif, dans son programme gouvernemental, a favorisé une «politique linguistique intégrée». Le texte reconnaît aussi que deux lois organiques, l'une concernant l'amazigh et l'autre le projet de loi sur les prérogatives de l'Institut supérieur des langues et de la culture marocaine, permettront à l'amazigh de jouer pleinement son rôle de deuxième langue officielle du royaume.
Six établissements publics appelés à se pencher sur des programmes de formation
«En attendant l'adoption de deux lois organiques, actuellement en examen au Parlement, le travail se fera selon une approche progressive consistant à établir une période expérimentale à partir de 2018», écrit El Othmani dans sa circulaire. Cette période transitoire permettra de «tirer les conclusions et les leçons permettant de consolider l'officialisation de la langue amazighe, notamment aux niveaux de l'administration publique, la justice, l'information et la communication et la création culturelle et artistique».
Pour cela, «et compte tenu des missions de formation, de formation continue et de recherches scientifiques confiées à certains instituts d'enseignement supérieur liés aux domaines précités», six établissements publics et leur département de tutelle sont appelés à travailler sur des programmes de formation de la langue amazighe. Ils devront collaborer avec l'Institut royal de la culture amazighe (IRCAM), poursuit la circulaire.
Celle-ci demande également aux différents intervenants de faire parvenir au chef du gouvernement, «dans les plus brefs délais», des rapports détaillés sur les mesures prises prochainement.
Il s'agit de l'Ecole nationale supérieure de l'administration, l'Institut supérieur de la magistrature, l'Institut supérieur de l'information et de la communication, l'Institut supérieur des métiers de l'audiovisuel et du cinéma, l'Institut supérieur d'art dramatique et d'animation culturelle et l'Institut national des sciences de l'archéologie et du patrimoine.
Formateurs en amazigh «Wanted»
Contacté par Yabiladi ce vendredi, Abdelmajid Fadel, le directeur de l'ISIC confirme la réception de cette circulaire : «Je viens de recevoir la circulaire du chef du gouvernement. C'est une bonne initiative car il s'agit d'une langue constitutionnelle. Tôt ou tard, il faudra qu'elle soit enseignée.» «Mais il faut avoir les ressources humaines nécessaires pour pouvoir l'enseigner», prévient-il.
Le directeur de l'ISIC assure que l'établissement public se penchera sur ces directives «en tenant compte des besoins et du personnel dont nous disposons». «On discutera aussi de la formule nécessaire pour intégrer l'amazigh au moins en tant que langue aux côtés de l'arabe et du français», poursuit-il.
«Des travaux sont réalisés à l'ISIC en langue amazighe. Il y a aussi des sessions de formation aux profits de journalistes en tamazight, mais ce sont surtout les techniques de formation qu'il faut définir. Pour enseigner une langue, il faut des formateurs.»
Il évoque aussi la possibilité, à l'avenir, de créer une filiale amazighe, sans donner plus de détails «car la circulaire sera soumise au conseil de l'établissement pour en discuter».
Un pas vers une officialisation effective ? Oui, mais…
Pour leur part, les activistes amazighs saluent cette démarche mais restent prudents. Joint par notre rédaction, Ahmed Assid pense que «ce qu'a fait l'actuel chef du gouvernement aurait dû être fait au cours des cinq dernières années». «Malheureusement, l'ancien chef du gouvernement n'accordait aucune importance à cette question», regrette-t-il.
Il explique ensuite qu'il y a deux niveaux de gestion de la langue amazighe : «celui relatif à l'officialisation lié aux lois organiques» et «celui relatif au suivi de l'institutionnalisation de l'amazigh, lancée depuis le discours d'Ajdir de 2001, et l'intégration de l'amazigh dans l'enseignement depuis 2003».
«Il y avait une orientation vers l'institutionnalisation bien avant l'officialisation (de l'amazigh) avec la Constitution. Le gouvernement Benkirane devait poursuivre ce processus en attendant les lois organiques. Or c'est le contraire qui a été fait, à savoir l'arrêt de l'institutionnalisation en attente des lois organiques. La circulaire d'aujourd'hui prend en compte l'existence de l'amazigh dans l'enseignement et la vision de sa généralisation à tous les niveaux.»
Pour Ahmed Assid, ce pas en avant aura probablement des retombées positives : «Sans formateurs dans ces domaines, la langue amazighe ne pourra pas jouer pleinement son rôle de langue officielle.» Il insiste ensuite sur la nécessité de la participation de la société civile au débat sur la loi organique devant la Commission de l'enseignement, de la culture et de la communication à la Chambre basse. «La société civile amazighe a préparé tous les amendements nécessaires à cette loi organique (…) et pourra même saisir la Cour constitutionnelle si ces recommandations ne sont pas prises en charge car le texte présenté par l'ancien gouvernement ne préserve pas les acquis, est rempli de termes inexacts et considère l'amazigh comme une langue secondaire», estime Ahmed Assid.
Pour sa part, l'activiste amazigh Ahmed Dghrani considère que la circulaire d'El Othmani est un «bon pas». «C'est une bonne idée d'enseigner l'amazigh dans ces instituts supérieurs et de produire des programmes de formation. Il était temps de penser aux formateurs, même si on ne connaît pas les véritables intentions du nouveau chef du gouvernement : cette circulaire sera-t-elle appliquée ou s'agit-il seulement de l'encre sur papier ?», s'interroge-t-il, sceptique.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.