Selon Fitch Ratings, la libéralisation du dirham par le Maroc aurait peu d'impact sur les banques du royaume. En effet, le flottement de la monnaie aidera progressivement à sécuriser le processus car la valeur du dirham sera gérée par la Banque centrale. Comme annoncé par le gouverneur de la Banque centrale, Abdellatif Jouahri, le Maroc commencera à libéraliser progressivement le dirham d'ici à la fin du mois de juin. La libéralisation de la monnaie marocaine «aura un impact limité sur le secteur bancaire du pays», a indiqué l'agence de notation financière internationale Fitch Ratings dans une analysée publiée par l'agence Reuters. Fitch Ratings évoque un certain nombre d'arguments laissant entendre que la décision du royaume aura certes un impact négatif, quoi que négligeable sur les banques marocaines. Tout d'abord, les banques utilisent le dirham pour financer des activités et des opérations au Maroc, ce qui signifie qu'elles n'utilisent pas de monnaie forte à cette fin. En conséquence, leurs opérations ne devraient pas être directement affectées par la valeur de la devise par rapport au dollar ou à l'euro, en l'occurrence. Ainsi, l'exposition des banques marocaines aux devises étrangères est minimale par rapport aux autres pays. L'agence de notation indique que les banques prêtent à des petites entreprises des prêts libellés en dirham et que peu de Marocains utilisent des comptes de dépôt en devises étrangères. «Fitch s'attend à ce que le nouveau régime de taux de change soit introduit, menant ainsi à une légère augmentation de la volatilité du dirham par rapport au panier de devises actuellement ancrées sur le marché», écrit Janine Dow, auteure de l'article. Celle-ci explique, en se référant au mouvement du prix de la monnaie dans une période donnée par rapport à ses pairs en devises étrangères, que cette volatilité ne devrait pas être très importante car la valeur nominale du dirham est considérée comme proche de sa valeur de marché réel projeté. «Les risques d'un ajustement aiguisé du dirham sont bas» Selon le Fonds monétaire international (FMI), «les risques d'un ajustement net du dirham sont faibles car le taux de change est conforme aux principes fondamentaux». En d'autres termes, l'organisation internationale confirme que les «fondamentaux» du Maroc, parmi lesquels les indicateurs financiers de l'Etat, traduisent une bonne évaluation de la monnaie en termes symboliques, cohérents avec son estimation future en termes de marché. Cependant, la libéralisation partielle planifiée du dirham devrait avoir un impact sur les petits et moyens importateurs. Elle peut en effet leur porter préjudice en raison de l'incapacité de ces derniers à fabriquer leurs produits si les prix du dirham sont trop affectés par la volatilité du marché. Pourtant, Janine Dow souligne que l'impact peut être contrôlé car «les commandes d'achat de ces entreprises ont tendance à se faire sur le court terme afin qu'ils puissent vite passer les coûts d'importation croissants à leurs clients». En outre, l'agence confirme que «les banques qui sont actives dans le commerce de devises ou peuvent offrir des instruments de couverture à leurs clients peuvent bénéficier des opportunités générées par une volatilité accrue du taux de change». Par conséquent, ces établissements bancaires, comme Attijariwafa bank, pourront proposer de nouveaux services à leurs clients qui veulent protéger leurs opérations internationales ou profiter des nouveaux atouts accordés par l'industrie du commerce de change. «La Banque centrale marocaine peut intervenir pour limiter les fluctuations et restreindre les écarts d'offre-offre à 0,6%, ce qui signifie que toutes les opérations de change en dirham officielles sont réglées dans cette bande étroite», rappelle la même source, insistant pour que le taux de change du Maroc soit soigneusement géré par l'organe directeur jusqu'à ce que le secteur atteigne la maturité. Contacté par Yabiladi, Taib Aaiss, économiste, a déclaré que l'impact de la libéralisation s'appuierait «sur la base de l'économie marocaine et surtout des importations et des exportations». Alors que le flottement sera géré et soutenu par la Banque centrale, Aaiss a soutenu qu'«en effet, l'économie du Maroc ne sera pas affectée par le processus car la valeur du dirham n'a pas été exagérée».