Fitch Rating rassure à nouveau sur les effets du passage à un régime de change flexible. Dans une note publiée lundi, l'agence de notation financière affirme que la libéralisation partielle du régime de change du Maroc aura un «impact limité sur le secteur bancaire du pays». Selon elle, les banques sont peu susceptibles de faire face à des risques significativement plus élevés, liés à une plus grande volatilité du régime de change. Car, explique-t-on, ces institutions restent peu exposées à la monnaie étrangère dans leur activité domestique. De plus, «les prêts en monnaie étrangère sont presque entièrement liés au commerce et les dépôts en monnaie étrangère sont rares». Pour Fitch, bien que le gouvernement et Bank Al Maghrib aient avancé la date de juin 2017 pour démarrer la réforme, ce scénario semble maintenant peu probable. L'agence de notation s'attend plutôt à ce que le déploiement démarre au deuxième semestre de l'année, avec une longue période de mise en place, qui pourrait atteindre jusqu'à 15 ans. En attendant, ses experts assurent que la libéralisation du dirham aura vraisemblablement un impact limité sur la stabilité macroéconomique à court et à moyen terme. Pour eux, le choix de passer graduellement et progressivement à ce nouveau régime de change entrainera une légère augmentation de la volatilité du dirham par rapport au panier de monnaie. Par conséquent, «les risques d'un ajustement net du dirham sont faibles». Par ailleurs, Fitch ne craint aucun impact négatif sur les finances publiques et l'accès au marché dans la mesure où la dette publie est principalement libellé en dirham. En cas de stress externe, «les réserves du pays et la ligne de précaution et de liquidité du FMI fourniront un tampon important». Par contre, la flexibilité du dirham ne sera pas sans impact sur les importateurs qui ont déjà émis la crainte que ce nouveau régime soit accompagné d'une corrélation à la baisse de la valeur de la monnaie nationale. Fitch reconnaît que les importateurs marocains de petite et moyenne taille seraient les plus touchés en cas d'affaiblissement du dirham, compte tenu de leur accès limité aux outils de couverture de change. Toutefois, «les bons de commande à terme de ces sociétés ont tendance à être à court terme, afin qu'ils puissent répercuter les coûts d'importation croissants à leurs clients». De leur côté, les grandes entreprises ne devraient pas avoir de problèmes pour gérer leurs prêts une fois que le régime de change évoluera puisqu'elles utilisent déjà activement des dérivés de change. Les banques actives dans le trading de devises ou capables d'offrir des instruments de couverture à leurs clients peuvent bénéficier des opportunités résultant d'une volatilité accrue des taux de change.