Le congrès extraordinaire à l'appel du courant de Kafi Cherrat a été marqué par une intervention policière dimanche à Salé. Interdit par une décision du tribunal de première instance de Rabat, le congrès se serait soldé par la désignation de Hamid Chabat à la tête de l'UGTM. La DGSN parle de «tentative visant à contourner le caractère juridique et judiciaire du dossier», mais surtout d'«allégations» et de «diffamations» à l'encontre de ses services. Intervention policière dimanche lors d'un congrès extraordinaire organisé par l'UGTM à Salé. / Ph. Facebook Adil Benhamza Intervention policière dimanche lors d'un congrès extraordinaire organisé par l'UGTM à Salé. / Ph. Médias 24 La Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) a affirmé ce lundi «refuser la tentative visant à contourner le caractère juridique et judiciaire du dossier ayant conduit à une intervention des forces publiques, dimanche, dans des locaux abritant une rencontre de personnes affiliées à un syndicat national, se réservant le droit de recourir à la justice». La DGSN revient ainsi sur une journée de confrontation entre les deux courants au sein de l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), bras syndical du parti de l'Istiqlal. Depuis dimanche 7 mai, la centrale est dirigée par deux courants : l'un mené par Kafi Cherrat, qui serait pro-Chabat, alors que le deuxième a élu Enâam Mayara, proche de Hamdi Ould Rachid, à sa tête. Un syndicat, deux courants et deux têtes Dimanche, le courant de Kafi Cherrat a convoqué les syndicalistes à une réunion extraordinaire à Salé, bien que le président du tribunal de première instance de Salé ait décidé le 19 mai d'interdire cette rencontre, aussitôt déplacée par les pro-Chabat dans le quartier Hay Ryad à Rabat. Un congrès auquel le secrétaire général de la Balance a pris part. Alors qu'il prononçait un discours à Salé, Hamid Chabat a été arrêté par des éléments des forces de l'ordre et sommé de quitter les lieux. A en croire les vidéos prises pendant le congrès, il n'a pas hésité à quitter les lieux avant de se diriger vers Rabat pour poursuivre les travaux de la rencontre. Dimanche 7 mai, un premier congrès extraordinaire a été organisé par des anti-Chabat, se soldant par l'élection d'Enâam Mayara, proche de Hamdi Ould Rachid, à la tête du bras syndical de la Balance. Une élection contestée par Kafi Cherrat mais confirmée par le ministère de l'Intérieur. Après l'intervention policière dimanche, des sources médiatiques à l'instar de nos confrères de Médias 24 indiquent que Hamid Chabat, ancien maire de Fès, a bel et bien été élu à la tête de l'UGTM suite au congrès avorté du courant de Kafi Cherrat. Contacté par notre rédaction, le secrétaire général du PI n'a pas souhaité répondre à nos questions. La DGSN parle d'«allégations» et de «diffamations» à l'encontre de ses services Pour sa part, la DGSN explique ce lundi que son intervention s'inscrivait dans le cadre de la mobilisation pour l'exécution d'une décision en référé émise par une autorité judiciaire compétente sur la base d'une ordonnance écrite du parquet compétent. «L'intervention des forces publiques avait pour but de garantir la protection de l'huissier de justice chargé de l'exécution, conformément à la Loi, ainsi que le déroulement des procédures d'exécution de la décision judiciaire d'interdiction de la tenue d'une activité syndicale dans un local, sis à Salé, tout en élargissant le périmètre d'exécution à tout autre lieu à Rabat.» La DGSN dément aussi «de manière catégorique les allégations et les diffamations à l'encontre de ses services et de ses fonctionnaires de la part des participants à cette rencontre». Pour la direction, «les insinuations et les graves accusations colportées à leur égard constituent une diffamation flagrante, une atteinte manifeste à la considération personnelle due à ses fonctionnaires et un outrage envers un corps constitué». «La DGSN rejette les tentatives des participants à cette activité de porter atteinte à la neutralité et à l'impartialité de ses fonctionnaires, ainsi que la tentative de contourner le caractère juridique et judiciaire du dossier, affirmant se réserver le droit de recourir à la justice», conclut le communiqué relayé par la MAP.