Les forces de l'ordre sont intervenues lors d'un congrès organisé par les partisans de Chabat malgré une interdiction judiciaire Nouveau rebondissement dans l'affaire de l'UGTM (Union générale des travailleurs du Maroc). La Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) affirme «refuser la tentative visant à contourner le caractère juridique et judiciaire du dossier ayant conduit à une intervention des forces publiques, dimanche, dans des locaux abritant une rencontre de personnes affiliées à un syndicat national, se réservant le droit de recourir à la justice». Alors que les partisans de Hamid Chabat avaient défié une décision de justice en organisant un congrès de l'UGTM, les forces de l'ordre sont donc intervenues. «L'intervention des forces publiques s'inscrivait dans le cadre de la mobilisation de ces forces pour l'exécution d'une décision en référé émise par une autorité judiciaire compétente sur la base d'une ordonnance écrite du parquet compétent es-qualité et doté de la compétence territoriale», a précisé un communiqué de la DGSN. «L'intervention des forces publiques avait pour but de garantir la protection de l'huissier de justice chargé de l'exécution, conformément à la loi, ainsi que le déroulement des procédures d'exécution de la décision judiciaire d'interdiction de la tenue d'une activité syndicale dans un local, sis à Salé, tout en élargissant le périmètre d'exécution à tout autre lieu à Rabat», indique la même source. Si la DGSN effectue cette sortie médiatique, c'est également pour démentir «de manière catégorique les allégations et les diffamations à l'encontre de ses services et de ses fonctionnaires de la part des participants à cette rencontre, considérant que les insinuations et les graves accusations colportées à leur égard constituent une diffamation flagrante, une atteinte manifeste à la considération personnelle due à ses fonctionnaires et un outrage envers un corps constitué». Tout en rejetant «les tentatives des participants à cette activité de porter atteinte à la neutralité et à l'impartialité de ses fonctionnaires ainsi que la tentative de contourner le caractère juridique et judiciaire du dossier», la DGSN a annoncé qu'elle se réserve le droit de recourir à la justice. Il faut dire que la situation au sein de l'UGTM est très tendue depuis quelques semaines déjà. En effet, un congrès extraordinaire avait été organisé le 7 mai dernier portant à la tête de la centrale syndicale Enaâm Mayara, un parlementaire réputé proche de Hamdi Ouled Errachid, leader des opposants de Hamid Chabat au parti de l'Istiqlal. Après un long bras de fer entre les deux parties au niveau de l'Istiqlal, la tension a fini par atteindre le relais syndical du parti. Présenté le plus souvent comme l'un des bastions de Hamid Chabat, l'UGTM a donc basculé dans le giron du courant mené par Ouled Errachid. Reconnu par le ministère de l'intérieur comme nouveau secrétaire général du syndicat, Mayara avait reçu le récépissé prévu par la loi. Mais les partisans de Hamid Chabat et son homme de confiance au niveau du syndicat, Mohamed Kafi Cherrat, avaient décidé d'organiser leur propre congrès et ce malgré une décision judiciaire ne reconnaissant pas la légalité d'une telle initiative. Les forces de l'ordre sont donc intervenues mais Chabat et ses partisans ont refusé de mettre un terme au congrès. Ces derniers ont approuvé un nouveau statut tout en élisant un nouveau secrétaire général en la personne de Hamid Chabat. A quelques semaines de la fin de son mandat à la tête du parti de l'Istiqlal, Chabat a perdu tout espoir de se maintenir dans ce poste. Il a décidé alors de jeter son dévolu sur le syndicat du parti dont il fut d'ailleurs le secrétaire général pendant des années. Aux yeux de la loi, Enaâm Mayara est le secrétaire général de l'UGTM mais ce bras de fer risque de fragiliser le syndicat. En tout cas, Hamid Chabat semble perdre une nouvelle partie face à ses opposants en attendant le prochain congrès de l'Istiqlal.