Un deuxième congrès prévu pour le 10 juin prochain après celui organisé par le courant contestataire le week-end dernier Le bras de fer se poursuit toujours entre istiqlaliens mais en terrain syndical cette fois-ci. Après un bref répit qui a suivi l'organisation d'un congrès extraordinaire du parti de l'Istiqlal (PI), les hostilités ont repris de plus belle. En effet, le bras syndical de l'Istiqlal est secoué par une grave crise depuis quelques jours. Et pour cause. L'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) fonctionne désormais avec deux secrétaires généraux. Mohamed Kafi Cherrat, secrétaire général de l'UGTM depuis 2013 et l'un des fidèles du secrétaire général du PI, Hamid Chabat, dispute le fauteuil de leader à Enaâm Miara, élu secrétaire général le week-dernier à l'issue d'un congrès extraordinaire. Cherrat riposte, quant à lui, par l'annonce de l'organisation d'un autre congrès national le 10 juin prochain. Il faut dire que l'UGTM était restée fidèle à la ligne de Chabat malgré ses difficultés au sein du parti ces derniers mois. Mais les temps ont changé pour le secrétaire général du PI qui semble perdre la main sur la centrale syndicale dont il a été numéro un durant des années. Miara présenté comme l'un des proches de l'homme fort du PI dans les provinces du Sud, Hamdi Ouled Errachid, est soutenu par de nombreuses figures de l'UGTM, notamment Abdessalam Lebbar qui n'est autre que le président du groupe parlementaire de l'Istiqlal à la Chambre des conseillers ainsi que Khadija Zoumi, parlementaire et membre influent au sein de la centrale. Ces derniers affirment que le quorum nécessaire a été réuni pour tenir un congrès extraordinaire et que la quasi-totalité des fédérations sectorielles ont participé à l'élection de la nouvelle direction. Mais ce n'est pas tout. Les contestataires ont profité de l'occasion pour amender les statuts du syndicat supprimant notamment la commission permanente chargée de statuer sur plusieurs dossiers au sein du syndicat tout en ramenant à 21 le nombre des membres du bureau exécutif. Un huissier de justice aurait ainsi assisté aux travaux du congrès pour permettre à la nouvelle direction de contrer toute attaque de Chabat et ses soutiens en justice. Pourtant, les pro-Chabat au sein du syndicat ont leur propre version des faits. Ils affirment que le congrès extraordinaire n'est pas «légal» en raison de la participation de personnes «étrangères» au syndicat et que les décisions prises sont de facto «nulles et non avenue». Plus encore, Hamid Chabat qui avait présidé une réunion syndicale quelques heures avant le congrès, a annoncé une série de sanctions contre les contestataires. Certaines sources affirment qu'il compte expulser certains noms ayant pris part au dernier congrès extraordinaire. Le conflit au sein du parti a donc fini par rattraper son relais syndical qui se trouve plus que jamais au bord de l'implosion. Quoi qu'il en soit, des moments difficiles attendent l'UGTM et probablement d'autres organisations parallèles d'ici le prochain congrès national de l'Istiqlal. A noter que le parti de la balance vient d'organiser un congrès extraordinaire. Cette manifestation devait permettre une réconciliation entre Hamid Chabat et le courant réformateur mené par Ouled Errachid. Les deux hommes ont échangé sourires et accolades lors de cet événement marqué par l'amendement des statuts du parti pour permettre à d'autres candidats de briguer un mandat à la tête du parti. Les observateurs croyaient alors que la hache de guerre était définitivement enterrée mais ces derniers ont vite déchanté face à la guéguerre actuelle au sein de l'UGTM qui est le résultat direct du bras de fer au sein de l'Istiqlal. Reste à connaître qui en sortira vainqueur. Les prochaines semaines seront donc décisives non seulement pour l'avenir de certains cadres mais surtout celui du parti tout entier.