S'inspirant du modèle français, le gouvernement marocain prévoit d'augmenter les indemnités des présidents des douze conseils régionaux. Si le projet est adopté, certains élus auront des rémunérations dépassant celles des ministres. Benkirane est favorable à cette mesure. Alors que la polémique enfle sur les retraites des parlementaires et des ministres, le gouvernement pourrait augmenter les indemnités des présidents des conseils régionaux. L'adoption du prochain projet de loi encadrant ce petit cadeau devrait être faite dans les semaines à venir en conseil de gouvernement. Abdelilah Benkirane n'est pas opposé à cette initiative. Loin de là, lors de son dernier passage à la Chambre des conseillers en décembre, il avait déclaré devant les élus que l'indemnité de 7 000 dirhams accordées aux présidents des douze grandes collectivités territoriales était une «honte». Ce montant remonte à la première réforme régionale au royaume, préparée en 1996 par l'ancien ministre de l'Intérieur Driss Basri. La position de Benkirane est en phase avec celle défendue, deux mois auparavant, par Abdessamad Sekkal, le président PJD de la région Rabat-Salé-Kenitra. Dans une longue interview parue sur le quotidien Al Massae, il avait plaidé pour une augmentation significative de son salaire et de ceux de ses collègues pour «ne pas succomber à la tentation de la corruption». Ouvrir la boîte des convoitises Sont concernés par le projet de loi, les présidents, leurs adjoints, les rapporteurs et les présidents des commissions. Mais ce sont surtout les présidents qui devraient en tirer le plus grand profit. Ils bénéficieraient d'un salaire fixe, qui sera le même pour les douze élus, d'un logement et deux voitures de fonction, auxquels s'ajoutent d'autres avantages calculés en fonction du nombre d'habitants de chaque région. Quant aux autres membres des conseils régionaux, ils ne devraient pas être touchés par générosité du gouvernement. A moins d'une surprise, ils continueront à recevoir uniquement des frais de déplacements pour assister aux sessions du conseil de la région. Si ce projet de loi est adopté, l'exécutif devra sans doute faire face à une «fronde» des présidents des conseils provinciaux et préfectoraux, des notables locaux élus au suffrage indirect. Les maires des grandes villes pourraient également présenter leur cahier de doléances au gouvernement pour voir augmenter leur indemnité mensuelle, fixée, depuis 2003, à 6 000 dirhams.