En France, les chances d'accès à l'emploi peuvent dépendre de l'origine des parents, et les enfants de Maghrébins sont particulièrement affectés. Une fois employé, le niveau des salaires diffère également selon les origines. C'est en somme ce que fait ressortir une étude de l'INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques), publiée ce 6 janvier 2011. Les Français issus de parents originaires du Maghreb sont confrontés à des discriminations au niveau de l'embauche et ont des salaires inférieurs à leurs compatriotes issus d'un couple de Français de naissance. L'INSEE le confirme à travers une étude qu'il vient de publier : L'emploi et les salaires des enfants immigrés. Selon cette enquête, les Français ayant au moins un parent immigré originaire du Maghreb ont des taux d'emploi «inférieurs de 18 points et des salaires 13% inférieurs à ceux des Français dont les deux parents sont français de naissance». Concernant le taux d'emploi, il a été constaté que l'age et le niveau d'étude n'expliquent pas tout. Le fait que les demandeurs d'emploi ayant au moins un parent Maghrébin soient plus jeunes et moins diplômés en moyenne, «ne rend compte que de 4 des 18 points d'écarts» du taux d'embauche. Ces mêmes différences de caractéristiques individuelles «expliquent totalement les écarts de salaires entre les deux groupes», renseignent les auteurs de l'étude qui vient d'être publiée ce jeudi 6 janvier. Autrement dit, s'il y a discrimination à l'emploi, les différences de salaire ne peuvent être directement liées aux origines des salariés. Les auteurs précisent par ailleurs que ces résultats demeurent identiques, chez les hommes et les femmes, même considérés séparément. S'il y a discrimination à l'emploi pour les enfants de Maghrébins, tel n'est pas le cas pour d'autres origines. Les Français ayant au moins un parent immigré originaire d'Europe du Sud ne souffrent pas de la discrimination au niveau de l'emploi. Contrairement à ceux ayant au moins un parent originaire du Maghreb, ils ont des taux d'emploi «égaux à ceux des Français dont les deux parents ne sont pas immigrés». Ce n'est qu'au niveau des salaires qu'ils touchent 2% de moins que ces derniers. Et là aussi, cela se justifie surtout, selon les enquêteurs, par des «niveaux d'éducations différents».