Qui en doutait? Les ménages d'immigrés gagnent beaucoup moins que les ménages non-immigrés en France. Une étude de l'INSEE, présentée ce vendredi, 2 avril, a le mérite de chiffrer les écarts: le niveau de vie est un tiers plus bas. Qui en doutait? Les ménages d'immigrés gagnent beaucoup moins que les ménages non-immigrés en France. Une étude de l'INSEE, présentée vendredi, 2 avril, a le mérite de chiffrer les écarts: le niveau de vie est un tiers plus bas. L'étude «Niveau de vie et pauvreté des immigrés en 2007» fait partie de l'édition 2010 de la série «Les revenus et le patrimoine des ménages» de l'INSEE. Les ménages immigrés sont définis comme ménages composés de personnes seules ou conjoints nés à l'étranger et venus en France ultérieurement. Les ménages mixtes, avec une personne non-immigrée, ne sont pas comptés parmi les ménages immigrés. Revenus : Un écart de 24% Plusieurs mesures sont prises dans l'étude. Tout d'abord, les revenus nets des ménages immigrés étaient de 25 390 euros par an pour les ménages immigrés en 2007, comparé à 33 720 euros pour les non-immigrés. Par mois, cela revient à 2120 euros contre 2810 euros, soit 24 % de moins pour les ménages immigrés. Selon l'étude, l'écart entre les revenus bruts serait de 33,9 %; la redistribution à travers les taxes et impôts réduit donc considérablement les différences. Niveau de vie : 33% de moins Cependant, ces nombres doivent être pondérés par la taille des ménages pour aboutir à une mesure du niveau de vie, car les revenus représentent moins dans des grands ménages. En moyenne, les ménages immigrés sont plus grands que les autres. L'INSEE prend en compte des «Unités de consommation» (UC) pour calculer le niveau de vie. Le premier adulte d'un ménage compte 1 UC, chaque autre personne de plus de 14 ans compte 0,5 UC, et chaque enfant de moins de 14 ans compte 0,3 UC. Ainsi, l'écart se creuse à nouveau, ramenant le niveau de vie des ménages immigrés à 14 630 euros soit 1220 euros par mois contre 1810 euros par mois pour les ménages non-immigrés. L'écart est donc de 33%. Mais même en comparant des personnes de référence dans des ménages à caractéristiques identiques (même sexe, même tranche d'âge, même type de ménage, même catégorie socioprofessionnelle,...), les différences persistent. Les personnes nées au Maghreb auraient un niveau de vie de 18,5% inférieur à celui des autochtones. Pauvreté : Plus d'un tiers des ménages L'écart se poursuit au plus bas de l'échelle, car plus d'un tiers, 36,1% des personnes dans les ménages immigrés sont considérés par l'étude comme vivant sous le seuil de pauvreté. D'après l'étude, ce pourcentage «est supérieur de près de 25 points à celui observé dans la population des ménages non immigrés. Ce taux est le plus élevé dans les ménages dont la personne de référence est native d'Afrique, à 42,7 %», poursuit le texte.