Le polémiste Eric Zemmour a été condamné ce jeudi à une amende de 3 000 euros pour provocation à la haine envers les musulmans pour des propos tenus en octobre 2014 dans le quotidien italien, Corriere Della Siera, rapporte le journal français Le Monde. Eric Zemmour devra aussi verser entre 1 et 1 000 euros selon les cas à des associations qui s'étaient portées parties civiles comme la LICRA ou encore SOS-Racisme. Le chroniqueur français a été condamné pour des propos polémiques. Il avait notamment déclaré que les musulmans «ont leur code civil, c'est le Coran. Ils vivent entre eux dans les banlieues. Les Français ont été obligés de s'en aller». L'auteur du Suicide français déclarait aussi : «Je pense que nous nous dirigeons vers le chaos. Cette situation de peuple dans le peuple, des musulmans dans le peuple français, nous conduira au chaos et à la guerre civile. Des millions de personnes vivent ici, en France, mais ne veulent pas vivre à la française». Les propos d'Eric Zemmour avaient été jugés par la procureure comme «stigmatisant», «sans nuance», visant «l'ensemble de la communauté musulmane» et prononcés par un «récidiviste très écouté, très entendu». Toujours selon la procureure, la sortie du polémiste avait «pour objet principal d'opposer les musulmans et les Français». Pour l'avocat de la Licra, le verdict «reconnaît une nouvelle fois qu'Eric Zemmour est un propagateur de haine». «Son discours est d'autant plus dangereux qu'il se fait le chantre du "parler vrai", il prétend dire la vérité alors qu'il ne fait que dire la haine», commente-t-il. L'avocat de SOS-Racisme estime quant à lui que la justice a rappelé que la liberté d'expression n'est pas une «liberté de propager la haine». «On peut se demander une fois de plus comment il peut avoir une telle position d'autorité dans les médias», commente-t-il. Pour rappel, Eric Zemmour avait déjà été condamné en 2011 à deux amendes de 1 000 euros pour avoir soutenu à la télévision que «la plupart des trafiquants sont noirs et arabes, c'est comme ça, c'est un fait». En 2014, il a été relaxé dans un procès pour incitation à la haine raciale et diffamation raciale. Il avait alors évoqué des «bandes» d'étrangers «qui dévalisent, violentent ou dépouillent». Le parquet avait fait appel de la décision.