Après des mois d'attente et de tergiversations, quatre syndicats appellent à une marche contre le projet gouvernemental de réforme des retraites. Le mouvement Al Adl Wal Ihsane sera également présent. La marche des syndicats du dimanche 29 novembre à Casablanca aura bien lieu. Le gouvernement n'est pas parvenu à convaincre les quatre centrales (UMT, CDT, FDT et l'UGTM) de l'annuler. Le cabinet Benkirane droit dans ses bottes déclare par la voix de son porte-parole «aller de l'avant dans la mise en œuvre des réformes des retraites». Le ministre de la Communication la qualifie d' «urgente». Et de préciser que le projet de réforme «ne touchera aucunement les acquis des retraités». Mustapha El Khalfi a rappelé que le cabinet Benkirane «ne s'attendait pas à des protestations à ce sujet» de la part des centrales. Une version que les quatre syndicats rejettent en bloc. Tout en adhérant à l'urgence d'équilibrer les finances des caisses de retraites, ils assurent que ce n'est pas aux fonctionnaires de payer seuls les années de mauvaise gestion. Auparavant, ils avaient remis à la présidence du gouvernement leurs propositions sur le sujet. Celles-ci ne privilégient pas uniquement l'approche arithmétique prônée par l'équipe Benkirane. Les syndicats en rangs serrés et Al Adl Wal Ihsane en appui La marche du dimanche 29 novembre connaitra la présence de l'UGTM. Un indicateur de la réconciliation de circonstance entre les amis de Hamid Chabat et les trois autres centrales syndicales. Ce retour intervient après quelques années de dispute. Le Mouvement du 20 février -ou ce qui en reste- a également annoncé sa participation à la protestation. Mais c'est le mouvement Al Adl Wal Ihsane qui devrait voler la vedette ce dimanche. En annonçant sa présence à la marche, AWI offre une agréable surprise pour les organisateurs. Pour mémoire les Adlistes avaient boudé la marche des syndicats du 6 avril 2013, arguant qu'elle obéissait à des «considération politiques». Ce ralliement des islamistes devra se traduire par une mobilisation d'une catégorie des disciples de la Jamaâ. Après une raréfaction des marches syndicales, ce retour à la mobilisation populaire constitue une opportunité pour les syndicats de se repositionner sur l'échiquier politique et social. Les récentes mobilisations citoyennes se sont constituées loin de la tutelle des centrales et des partis politiques. En témoigne le succès de la série des marches des Tangérois contre AMENDIS. Bien qu'indépendante des organisations politiques traditionnelles, ces manifestations ont permis une réaction du gouvernement visant à satisfaire leurs revendications.