Amnesty International exige de l'Espagne qu'elle cesse sa coopération en matière de politique migratoire avec le Maroc au nom de la violation supposée des droits des migrants qui tentent de passer au dessus de la frontière grillagée de Ceuta et Melilla, rapporte le site d'El Pais. Dans un rapport sur les frontières de l'Europe, l'ONG estime avoir des «photographies, images et témoignages» constituant des preuves de «coups à l'aide de bâton, de pieds et de pierres» subis par les migrants qui tentent quasi quotidiennement de franchir les grillages délimitant la frontière entre le Maroc et les enclaves de Ceuta et de Melilla. Amnesty estime également que l'étroite collaboration entre les deux royaumes aboutit dans la pratique à de violents raids de la police marocaine contre les migrants. Côté espagnol, cette collaboration donne parfois lieu à des «expulsions sommaires» d'immigrés irréguliers. Des expulsions sommaires que l'Espagne essaie de faire passer pour légales, ce qui, selon l'ONG porterait atteinte au droit d'asile. Pour l'ONG, l'Espagne se rend responsable de toute violence subie par les immigrés expulsés vers le Maroc en raison de l'accord de réadmission signé entre les deux pays, puisque les immigrés peuvent y subir des violences policières. L'ONG ne manque pas aussi de dénoncer l'usage excessif de la force par les éléments de la Guardia Civil. Rappelons que le rapport de l'ONG a été publié suite aux attentats de Paris. L'ONG s'inquiète ainsi de la répercussion des mesures que vont prendre les pays européens à l'égard des migrants et des réfugiés.