A six mois de l'examen de la question du Sahara occidental par l'ONU, le Maroc et le Polisario comptent leurs alliés au Conseil de sécurité. Depuis hier soir, Rabat a gagné deux nouveaux soutiens africains. En revanche le Polisario se félicite de l'élection de l'Uruguay en attendant l'arrivée probable de la Suède en 2017. L'Assemblée générale des Nations Unies a élu, hier soir, cinq nouveaux membres non-permanents au Conseil de sécurité de l'ONU. L'Egypte, le Japon, le Sénégal, l'Ukraine et l'Uruguay font leurs entrées dans le club des Quinze. Ils remplacent le Chili, la Jordanie, la Lituanie, le Nigéria et le Tchad. Leur mandat arrivera à terme le 31 décembre 2017. L'élection de certains pays pourra se révéler très importante pour le Maroc. Pendant deux années, Rabat aura sans conteste le soutien de Dakar sur le dossier du Sahara occidental. Le régime égyptien du président Abdelfattah Al Sissi ne devrait pas non plus donner de soucis au Royaume sur cette question. Il est vrai que les relations égypto-marocaines ont connu une phase de brouille en 2014 et que la normalisation tant souhaitée n'a pas encore eu lieu. Preuve en est le report à une date ultérieure de la visite au Maroc de l'homme fort en Egypte, pourtant annoncée en septembre 2014 et en juin 2015. Mais cette situation ne devrait pas pousser le pays des Pharaons à contrarier le Maroc à l'ONU. Le Polisario gagne un partisan sud-américain en attendant la Suède en 2017 L'Angola, qui reconnait l'autoproclamé «RASD» depuis les années 70, reste en principe le seul soutien continental du Polisario au Conseil de sécurité. Mais il faut dire que l'engagement de Luanda en faveur du Front n'est pas aussi intense que celui du Nigéria dont le mandat au CS arrivera à terme le 31 décembre prochain. Et pour cause, l'Angola prône le retour du Royaume au sein l'Union africaine en vue de faire valoir ses arguments sur le Sahara. La position avait été défendue en janvier 2014 par le ministre des Affaires étrangères angolais, Manuel Augusto. Le mouvement séparatiste compense par contre le prochain départ du Nigéria par l'arrivée de l'Uruguay qui reconnait également la «RASD» depuis 2005. Ce pays rejoint ainsi un autre soutien du Polisario dans la zone sud-américaine, à savoir le Venezuela. Caracas aura encore une année pour défendre le Front avant de quitter le club des Quinze. Néanmoins, le pays du président Maduro avait montré, en 2015, ses limites à défendre les thèses polisariennes. Le Maroc pourra de son côté également compter sur le soutien de l'Espagne au Conseil de sécurité jusqu'au 31 décembre 2016. Mais Madrid devrait probablement céder sa place à la Suède. Stockholm a déposé sa candidature au CS pour la période 2017-2018. Le Royaume aura donc un peu plus d'un an pour travailler sa diplomatie en Suède et faire fléchir les positions du pays scandinave.