Charifa Beja est une activiste marocaine. Cette femme de 25 ans, originaire de Douar Oulad Ouchih, lutte pour le droit des travailleuses marocaines qui sont la plupart du temps victimes d'abus et d'exploitation dans les champs de fraises au Maroc. Au sein de l'Association de Femmes Courageuses du Secteur des Fraises, Charifa Beja, une Marocaine de 25 ans, milite pour que les femmes disposent de contrat de travail et d'un salaire décent. Invitée par l'ONG Oxfam à Madrid, Charifa a raconté le calvaire qu'elle a vécu en tant que travailleuse dans la campagne au Maroc. A 14 ans, elle a quitté l'école pour les champs car son établissement se trouvait à 10 km de Douar Oulad Ouchih dans la ville de Larache (Tanger). Un parcours qu'elle devait effectuer tous les jours et dont elle craignait les conséquences : viols, agressions. Licenciée L'expérience ne se déroulera pas comme prévue. Charifa sera renvoyée de son travail pour avoir demandé à son employeur de transporter à l'hôpital une cousine victime d'un accident de travail. Selon elle, les femmes étaient privées de certaines nécessités : elles n'avaient pas le droit d'apporter leur bouteille d'eau au travail et étaient obligées de boire de l'eau intoxiquée. Parfois, certaines étaient même victimes d'abus sexuels de leur patron. «Nous avons travaillé sans contrat, sans horaires fixes, sans bénéficier de sécurité sociale. Nous avons travaillé comme des ânes sous le soleil sans être en mesure de se plaindre ou de se battre», explique Charifa à El Pais dans le cadre de la campagne Avanzadoras d'Oxfam. Salaire, contrat, sécurité sociale Depuis son licenciement en 2010, cette Marocaine a fondé une association pour aider les autres femmes à bénéficier de meilleures conditions de travail. L'association a déjà dispensé des formations pour les femmes rurales afin qu'elles connaissent leurs droits. Quelques 30 villages ont bénéficié de ces formations. Aujourd'hui, Charifa récolte les fruits de ce chemin parcouru. Pour éviter certains abus, les femmes et les hommes ne sont par exemple plus mélangés dans les transports. Les travailleuses disposent aussi de contrats préalablement lus et de la sécurité sociale. Un salaire et un emploi de temps ont été également établis pour améliorer leur condition de vie dans les campagnes.