Dans le cadre du programme 2012-2015 mis en œuvre avec l'appui de l'Union Européenne, de l'Agence espagnole de coopération au développement (AECID) et de la confédération Oxfam, en partenariat avec des associations de développement local, un séminaire international a été organisé le 2 décembre sur les bonnes pratiques pour l'amélioration des conditions de travail des femmes dans le secteur des fruits rouges. Un secteur des plus prospères principalement dans la région Gharb Chrarda Bn Hssen et la région du nord du Maroc (zone de Larache), générateur d'emploi, moteur de croissance économique, levier de développement social et réducteur de la pauvreté en milieu rural. Différents intervenants, dont les représentants d'Oxfam premier initiateur de ce projet relayé par l'Union Européenne, les acteurs gouvernementaux : ministère de l'Agriculture et ministère de l'Emploi, wilaya de GCHB, la société civile, les importateurs européens et supermarchés britanniques, les femmes travailleuses, les producteurs, les agriculteurs, la section commerciale de l'Union Européenne ont pris part à cette journée de reflexion. Une mobilisation multipartite qui reflète les exigences des importateurs en matière de productivité et de protection sociale des ouvrières du secteur, outrepassant le cadre achat-vente et import-export. Selon le représentant de l'UE et la responsable des supermarchés anglais, dans toutes les exportations, la responsabilité sociale est exigée, constituant un avantage coopératif à l'avenir. Cette mutation profonde dans les rapports est de plus en plus soutenue par le consommateur européen. L'Europe étant le premier importateur de fruits rouges : fraises, framboises et myrtilles, à raison de 70 % de la production nationale, qui est en pleine expansion atteignant 140.000 en 2012, contre 10.000 en 1990. On compte plus de 20.000 femmes employées dans la région du Nord, selon Oxfam. Synergie et complémentarité priment dans le secteur qui fait intervenir petits et grands pour l'amélioration de la gouvernance. C'est en quelque sorte une évaluation de ces trois dernières années de travail et une réflexion sur les droits socioéconomiques des travailleuses, suite à la mise en œuvre d'un programme intitulé «Amélioration des revenus, des conditions de travail et de vie des femmes travailleuses du secteur des fruits rouges de la région de Gharb Chrarda Bni Hssen et Larache», financé par l'AECID, l'UE et mis en œuvre par Oxfam en partenariat avec, l'association Chaml pour la Famille et la Femme, l'association Jeunes pour Jeunes et le Réseau des associations de développement, l'association Mains solidaires et la FLDDF. Toute cette synergie entre privé et public, national et international est en perspective de développement du secteur agricole, de changement de culture, de promotion d'égalité, de justice et de dignité. Une collaboration multisectorielle qui a permis, en quelque sorte, de structurer le statut des travailleuses en milieu rural qui ont, au moins, commencé à connaitre leurs droits, obtenu à 100% leurs cartes d'identité nationale et pu être déclarées à la sécurité sociale. Le taux d'immatriculation à la CNSS des personnes travaillant dans le secteur des fruits rouges dans ces deux zones est d'environ 65%. D'autres conséquences de ces progrès socioéconomiques, c'est la diminution du travail des mineures, du moins, dans les exploitations de grande superficie. Selon les intervenants, plusieurs problèmes persistent, le manque d'infrastructures, des conditions de transport difficiles, manque de pratiques sanitaires dans les usines de conditionnement, manque de contrats de travail, violation du code du travail et le salaire minimum pas toujours atteint (70% des usines de conditionnement respectent le salaire minimum). D'où la nécessité de mettre en place un code des bonnes pratiques au regard des intermédiaires de travail, qui favoriserait l'adoption de standards par tous les producteurs de fraises. Et afin de fructifier tout le secteur agricole, ce modèle de partenariat privé-public sur la responsabilité sociale est à promouvoir dans d'autres régions. Car, l'agriculture génère 39,8% de la population active dont une bonne partie par la gent féminine. La wilaya du GCHB, dans ce cadre, a promis de poursuivre ses orientations stratégiques dans le cadre de la responsabilité sociale pour ce secteur promoteur, en marge du Plan Maroc Vert, pour contrecarrer les contraintes liées à ce secteur promoteur, selon une approche participative, car les connaissances accumulées par les femmes constituent un capital pour les entreprises. Outre la campagne CIN et la campagne médicale, organisées au niveau de la commune Lalla Mimouna, à travers une simplification des procédures, une mise à niveau des infrastructures du réseau routier de la région de Kénitra, la réhabilitation des routes provinciales pour le transport des marchandises, le renforcement des pistes locales, à l'horizon 2019, sont en cours. Cela permet de faciliter les échanges et de drainer de nouveaux investissements. Quatre axes sont touchés dans ce partenariat avec l'UE, a relevé M. Didier Nils, Chef de la section Développement social et rural à la Délégation de l'UE au Maroc, la promotion des droits des femmes à travers son autonomisation qui passe nécessairement par l'emploi avec le respect du code de travail et la sécurité, la protection sociale, la réforme du secteur agricole dans le cadre du PMV qui met l'accent sur la population féminine rurale et les jeunes pour un développement agricole inclusif et durable, et, la relation commerciale entre le Maroc et l'UE fondée sur la sécurité. Sensibilisation et formation et respect des droits des travailleuses a permis leur engagement jusque dans les prises de décision et a eu des impacts positifs sur la production et la fructification du secteur. Seulement, il y a un tournant, il faudrait un réengagement pour la pérennisation des acquis en marge d'une plus grande extension de l'expérience dans d'autres secteurs. A savoir qu'il y a 625 exploitations agricoles pour la production de la fraise, secteur qui génère de l'emploi et des revenus, 4 milles journées de travail, la fraise a la part de lion, la tendance de la fraise est à la hausse, et il y a de plus en plus diversification pour le positionnement du Maroc au niveau international. Et ce, grâce à sa proximité de l'Europe et la disponibilité d'une main d'œuvre qualifiée et à coût de production moindre par rapport aux pays compétitifs de l'Amérique Latine.