Ni le Maroc ni ses alliés, les Touaregs, n'ont assisté à Bamako à la cérémonie de signature de l'accord d'Alger. Un événement qui n'a pas eu d'impact sur la réalité du terrain. Les combats ont repris au nord du Mali. Finalement, les alliés du Maroc au Mali n'ont pas cédé à la pression de l'Algérie. Les Touaregs n'ont pas paraphé l'accord d'Alger du 1er mars. Les trois composantes de la Coordination des mouvements de l'Azawad étaient les grands absents de la cérémonie de signature, tenue vendredi soir à Bamako. Et pourtant quelques heures auparavant une dépêche de l'APS annonçait que «le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA) ont paraphé hier jeudi à Alger l'accord de paix et de réconciliation au Mali, alors que la Coordination avait demandé le 1er mars dernier "une pause" pour consulter sa base militante avant de le faire». Le Maroc absent aussi Dans une allocution prononcé à cette occasion, le président Ibrahim Boubacar Keïta a invité les Touaregs à «mettre fin à l'effusion de sang», soulignant qu'il garde espoir de les voir se joindre à l' «assaut collectif». Quelques chefs d'Etats africains (Mauritanie, Niger, et Guinée) ont assisté à l'événement. Mais ce n'était pas le cas du Maroc. Rabat n'a pas dépêché son chef de la diplomatie, Salaheddine Mezouar, ou un autre ministre de rang inférieur, pour représenter le royaume à la cérémonie. L'absence du Maroc était très attendue. Le royaume a déjà exprimé publiquement son rejet de la manière avec laquelle l'Algérie mène le dialogue inter-malien. Le 3 avril le ministère des Affaires étrangères avait annoncé, dans un communiqué, qu'aucune solution au problème malien «ne peut pas être obtenue à coups de menaces, de manœuvres d'intimidation ou de chantage, surtout de la part de parties qui n'ont aucune légitimité pour le faire et qui ont toujours agi pour la déstabilisation de la région». Reprise des armes Dimanche 17 mai, la paix n'est toujours pas au rendez-vous. Le nord du Mali continue d'être la scène d'affrontements armés entre des factions pro-gouvernementales et des alliés du MNLA, le fer de lance de la Coordination des mouvements de l'Azawad. Les multiples appels des Nations Unies au clame n'ont pas eu d'échos. La tension devrait durer. La CMA exige en échange de la signature de l'accord d'Alger une autonomie de la région, la création d'une assemblée interrégionale couvrant cette zone et un quota de 80 % aux originaires de l'Azawad dans les forces de sécurité opérant au nord du Mali. Ce que le président Keita et l'Algérie refusent de céder.