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Influenceurs ou journalistes : qui façonne l'opinion publique au Maroc ?
Publié dans Yabiladi le 09 - 04 - 2025

À une époque où les réseaux sociaux dominent la formation de l'opinion publique, une question se pose : le journalisme traditionnel joue-t-il encore son rôle de contre-pouvoir, ou les influenceurs sur des plateformes comme Instagram et TikTok ont-ils pris sa place ? Ces influenceurs offrent un contenu attrayant pour le public, mais manquent souvent de normes journalistiques.
À l'ère numérique actuelle, les réseaux sociaux sont devenus des outils incontournables pour façonner l'opinion publique, transformant ces plateformes en véritables arènes où journalistes et influenceurs se disputent l'attention des internautes. Longtemps considéré comme le quatrième pouvoir, ou plutôt un contre-pouvoir, le journalisme fait face à un défi inédit : l'essor des influenceurs et créateurs de contenu, qui captent désormais un large public, notamment parmi les jeunes. Alors que les journalistes ont l'exigence de rester fidèles à l'éthique de leur profession, axée sur l'exactitude et les enquêtes rigoureuses, les influenceurs sont davantage motivés par l'attrait des followers et la viralité sur les réseaux sociaux. Dans ce contexte, une question se pose : qui, aujourd'hui, façonne réellement l'opinion publique ?
L'influence des journalistes et des influenceurs : rôles et responsabilités distincts
Alors que la compétition s'intensifie entre journalistes et influenceurs, Rime Taybouta, journaliste à «L'Opinion», souligne que le journalisme repose sur des bases solides. «Si les influenceurs jouissent d'une liberté sans contrainte pour aborder les sujets, les journalistes, eux, restent engagés dans des pratiques professionnelles rigoureuses», affirme-t-elle.
Selon elle, l'impact de chaque groupe sur l'opinion publique varie selon le public cible. Les personnes éduquées, habituées à suivre un journalisme professionnel et fiable, «ne sont pas facilement influencées par le contenu des influenceurs. À l'inverse, les jeunes, qui consomment l'information via les réseaux sociaux, sont plus sensibles au contenu des influenceurs en raison de leur proximité et de leur interaction constante».
Dans ce contexte, émerge le concept de «journaliste influent», qui allie la précision journalistique à l'attrait des influenceurs. «Ce modèle permet à certains journalistes de toucher un public plus large, en particulier parmi les jeunes, renforçant ainsi le rôle du journalisme à l'ère numérique», explique-t-elle.
«La relation entre un journaliste et un influenceur est comparable à celle entre un dentiste et un technicien dentaire : le premier suit des étapes précises avant un diagnostic ou une intervention, tandis que le second résout le problème en une seule séance. Le résultat peut sembler similaire, mais le niveau de risque diffère considérablement. C'est la différence entre un journaliste et un influenceur. Malgré une certaine concurrence, celle-ci est inégale. Cependant, leur influence et leur présence ne peuvent être ignorées.»
Rime Taybouta
Influenceurs et journalisme : face aux pressions et défis
Malgré cette concurrence, le journaliste conserve son rôle distinctif, selon Marouane Harmach, expert en communication numérique. Il souligne la transformation radicale du paysage médiatique. «Autrefois, le journaliste était l'unique source de discussion publique et d'analyse médiatique. Aujourd'hui, ce rôle est partagé avec les influenceurs actifs sur les réseaux sociaux, changeant ainsi les règles du jeu.»
Harmach ajoute que le journalisme reste une profession régie par des normes strictes. Contrairement aux règles du journalisme, les influenceurs négligent souvent la vérification des faits ou l'analyse des contextes sociaux et politiques. Cette différence de responsabilités rend le journalisme plus fiable et précis, contrairement à un contenu parfois axé sur la recherche de vues plutôt que sur l'exactitude.
Un exemple illustrant cette disparité est l'affaire de Salma, qui a suscité une vive polémique sur les réseaux sociaux. La jeune fille de 19 ans, agressée par une camarade du même âge, a été de nouveau menacée après le procès de son agresseur. De nombreux influenceurs ont lancé le hashtag #WeAreAllSalma pour exiger la protection de la victime. Cette mobilisation rapide, associée à la couverture médiatique, a poussé les autorités à agir rapidement, menant à l'arrestation de l'agresseur.
Bien que cette campagne ait été efficace pour faire pression sur les autorités, elle soulève des questions sur le rôle du journalisme dans le traitement des questions juridiques et sociales. Les influenceurs ont-ils joué un rôle clé, ou le journalisme a-t-il été plus déterminant en fournissant des analyses et des rapports objectifs ? Cela met en lumière l'écart entre un journalisme opérant dans des cadres légaux et éthiques, et des influenceurs parfois prêts à sacrifier l'exactitude pour des vues.
Redéfinir le journalisme à l'ère numérique
Marouane Harmach souligne également que «le problème avec l'influence des influenceurs réside dans l'absence de régulations claires de leur activité. Tandis que les journalistes doivent présenter des documents officiels et des accréditations, les influenceurs peuvent toucher des millions sans engagement légal ou éthique.»
Il est urgent, selon lui, de mettre en place des cadres juridiques pour réguler les créateurs de contenu, surtout que cette pratique est devenue une source de revenus reconnue. Les annonceurs traitent désormais avec eux officiellement. Ils doivent donc bénéficier d'un statut juridique clair et être tenus responsables devant l'Etat et la société.
«Le journalisme reste un pilier essentiel de la société, malgré les transformations médiatiques. Nous avons vécu des décennies sans influenceurs, mais le journalisme a toujours été fondamental pour transmettre la vérité et éclairer l'opinion publique.»
Marouane Harmach
L'expert conclut sur une note optimiste : «Les journalistes ne devraient pas se sentir en compétition car leur statut est totalement différent. À mon avis, la société peut se passer des influenceurs, mais elle ne pourra jamais se passer des journalistes.»


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