Le World Economic Forum (WEF) vient de publier son rapport sur le capital humain. Cumulant encore de grosses faiblesses, le Maroc reste mal classé au niveau de l'indice mondial. En matière d'optimisation de son capital humain, le Maroc est dans la classe des plus mauvais élèves au monde, selon le rapport dédié du World Economic Forum (WEF) publié hier, mercredi 13 mai. Avec en effet un score de 59,04, le royaume chérifien arrive au 95ème rang sur 124 pays du classement mondial de l'indice de capital humain. Déterminé à partir d'une batterie de 42 indicateurs, cet indice identifie le positionnement des pays à travers le monde en matière d'optimisation de leur potentiel économique de la main d'œuvre à long terme. Le classement de cette année est dominé par la Finlande, suivie de la Norvège, la Suisse, le Canada et le Japon, quand la Belgique clôt le top dix. La France est 14ème et l'Espagne 41ème. Les 15-24 ans, des talents inexploités Sur le plan régional, Israël occupe le podium dans la zone MENA. Les Emirats Arabes Unis et le Qatar lui emboitent le pas, tandis que le Maroc est 8ème devant ses voisins maghrébins : la Tunisie (98ème mondial) et l'Algérie (114ème mondial ). «Ces trois pays du Maghreb partagent quasiment les mêmes forces et faiblesses», remarquent les auteurs du rapport, soulignant que leur population âgée de 15 à 24 ans est marquée par une forte diversité de talents, tout en enregistrant des taux de chômage élevés et un faible taux d'inscriptions dans l'enseignement universitaire et les programmes de formation professionnelle. En effet, la population de cette tranche d'âge est celle la plus mal gérée au Maroc. A ce niveau, le royaume est 103ème sur les 124 pays concernés par l'étude. En effet, le taux de chômage de ces jeunes est de 20,2% tandis qu'il n'est que de 10% pour les 25-54 ans, selon le rapport qui déplore également la qualité de l'éducation qui leur est adressée. Le talent, facteur clé de la croissance au 21è siècle D'après le WEF, les Etats doivent être à même de tirer le meilleur de leur population, toute tranche d'âge confondu afin que leur savoir-faire puisse bénéficier à l'économie. Selon les auteurs du rapport, une telle orientation servirait non seulement à pousser l'économie vers l'avant, mais participerait également au bien-être des citoyens. Ils estiment même que les gouvernements devraient adopter des mesures plus inculsive permettant aux jeunes, femmes, et travailleurs plus âgés ayant le désir et le potentiel de contribuer à l'économie de se manifester. L'indice 2015 du capital humain «démontre que tous les pays, riches comme pauvres, doivent encore optimiser leur capital humain et appelle à l'élaboration d'un nouveau modèle de croissance centré sur les personnes», a indiqué Saadia Zahidi, co-auteur du rapport. D'ailleurs dans la préface du document, le fondateur et président exécutif du WEF, Klaus Schwab, assure que «le talent, et non le capital, constituera un facteur essentiel liant l'innovation, la compétitivité et la croissance au 21ème siècle». Il appelle le monde des affaires dans chaque pays à «repenser son rôle en tant que consommateur de capital humain "ready-made" pour s'engager à rechercher de manière proactive et développer le potentiel des gens».