Contrairement à ce qui s'est passé en Mauritanie, l'Algérie s'est bien fait représentée par un ministre lors d'une réunion des chefs de la diplomatie des pays de l'UMA à Rabat. Elle répond, ainsi, à une position exprimée par Abdelilah Benkirane au Qatar. Détails. Rabat accueille aujourd'hui la 33ème session du conseil des ministres des Affaires étrangères des pays de l'Union du Maghreb Arabe (UMA). La délégation marocaine est présidée par le secrétaire général du département des Affaires étrangères, Nacer Bourita. Cet homme de l'ombre chapeaute des dossiers sensibles. L'Algérie n'a pas boycotté la réunion. Elle y est même représentée par son ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. Une réponse à Benkirane ? La présence de Messahel au Maroc a coïncidé avec la publication de la réponse d'Alger aux encouragements de Abdelilah Benkirane des efforts de réconciliation que mènent des régimes arabes entre les deux voisins ennemis. Depuis le Qatar où il a participé à un forum international organisé par la chaîne Al Jazeera, le chef du gouvernement a salué «toutes les contributions quelques soient leurs origines visant un règlement du malentendu» entre le royaume et Alger. Pour Benkirane, la cause de toutes les tensions n'est pas le différend du Sahara occidental mais la Guerre des Sables de 1963. Dans son édition d'aujourd'hui, le très officiel El Bilad donne la parole à «une source diplomatique». Celle-ci rejette l'appel du chef du gouvernement estimant qu' «l'Algérie n'accepte pas de médiation dans ses relations avec un pays frère». Et d'ajouter que par le passé Alger a refusé ce genre d'initiatives menées par des pays arabes et européens (la France et l'Espagne) car elle est persuadée que «les deux Etats n'ont pas besoin de l'intervention d'une tierce partie», soulignant que le fil du dialogue n'a jamais été rompu, preuve en les échanges de visites des ministres des deux gouvernements. Sauf que sur ce point, il est utile de noter la faible fréquence des déplacements effectués dans un cadre bilatéral et ce depuis octobre 2013. La fameuse lettre de Bouteflika adressée le même mois à une réunion de syndicats africains et son corolaire de l'affaire du drapeau du consulat algérien de Casablanca arraché par un individu avaient nettement freiné les élans des bonnes volontés des deux camps.