Les chefs de la diplomatie de l'Union du Maghreb arabe (UMA) seront en réunion ce samedi dans la capitale politique du Royaume. Un évènement auquel l'Algérien participera. Le Maroc, lui, se dit « convaincu » que « l'intégration maghrébine se fera ». Le ministre marocain des Affaires étrangères et son homologue algérien Saad Dine El Othmani et Youssef Amrani, respectivement ministre des Affaires étrangères (AE) et de la coopération et ministre délégué des AE, recevront ce samedi à Rabat leurs homologues maghrébins, dans le cadre de la réunion des chefs de la diplomatie de l'Union du Maghreb arabe (UMA). Au cœur de la rencontre : une série de décisions en faveur de la mise en application des dispositions déjà prises, selon les propos de M. El Othmani rapportées par la MAP. Le ministre considère que c'est l'occasion de préparer le prochain sommet maghrébin, qui aura lieu dans les prochains mois en Tunisie. De surcroit, cette rencontre constitue une étape fondamentale pour impulser une nouvelle dynamique à l'UMA en lui permettant de jouer un rôle plus important dans la région, notamment dans un contexte international marqué par la stagnation économique, selon M.El Othmani. L'Algérie veut parler de sécurité Le rendez-vous de la diplomatie maghrébine verra bien la participation de l'Algérie. Mourad Medelci, ministre algérien des Affaires étrangères, arrive ce vendredi à Rabat, indique la MAP. Il est accompagné du ministre délégué en charge des Affaires maghrébines et africaines, M.Abdelkader Messahel. Ce dernier prendra part vendredi à la réunion du comité de suivi qui précédera la réunion des ministres des AE de l'UMA. L'Algérie propose que l'ordre du jour de la réunion de Rabat s'étende sur la sécurité, particulièrement au sujet de la migration et le terrorisme au Sahel, rapporte l'Economiste. A cela, M.Amrani a une réponse. « Nous ne pouvons pas faire face aux menaces sécuritaires si nous n'incluons pas la création de plus de richesses, de plus d'emplois, et de plus de solidarité. C'est un triptyque entre approche sécuritaire, développement, et solidarité », explique-t-il, rappelant que les pays de l'UMA devraient « travailler tous ensemble », car ils sont « tous visés par différentes menaces ». Selon M.Amrani, aller dans ce sens nécessiterait l'ouverture des frontières. « Si nous créons des réseaux transfrontaliers, il faudra ouvrir les frontières » déclare-t-il. « Nous n'avons pas le choix. Je pense qu'il nous appartient de travailler sur les deux dynamiques. D'abord sur le projet maghrébin, parce que nous avons créé des attentes populaires auxquelles il faudra répondre. Ce qui n'empêche pas aussi d'avancer dans la résolution du conflit du Sahara, dans le cadre des Nations unies, selon les paramètres arrêtés, via les négociations, pour aboutir à une solution agréée par les parties, sur la base de l'initiative d'autonomie », explique le ministre délégué. « L'intégration maghrébine se fera » Pour Youssef Amrani, c'est une certitude : le Maghreb peut aller vers une véritable union. Il faudrait, selon lui, saisir l'opportunité qu'accorde la providence. « Je suis convaincu que l'intégration maghrébine se fera. Il ne faut pas que nous tardions au risque de rater un rendez-vous de l'histoire », clame-t-il. Saisir les opportunités économiques serait salutaire pour la sortie de crise et les transitions politiques de la région d'après M.Amrani. « En raison du nouveau contexte [actuel, ndlr], avec les transitions politiques au sud de la Méditerranée et la crise financière au Nord, l'ensemble des pays maghrébins aspirent à un Maghreb démocratique. Ainsi nous pourrions créer un marché de plus de 100 millions d'habitants et un pôle de compétitivité », explique-t-il. « Une véritable dynamique régionale est nécessaire pour combler le manque à gagner qui s'élève à 2% de croissance annuelle si une union douanière était fonctionnelle au Maghreb, souligne-t-il. « Aujourd'hui, il s'agit de développer les relations people to people, c'est-à-dire, inclure dans cette relations maghrébines de nouveaux acteurs que sont notamment les entreprises et la société civile », soutient le ministre délégué. M.Amrani lance également un appel d'aide à l'Europe en faveur des pays du Maghreb. Le président tunisien, lors du sommet de l'Union africaine (UA) et de sa visite au Royaume, clamait tout haut sa volonté de tout mettre en œuvre pour l'unité manifeste des pays du Maghreb. Mais le politologue Mohamed Darif insistait sur le fait qu'Alger devrait se prononcer sur les ambitions qu'il poursuit vis-à-vis des relations politiques avec le Maghreb en général et le Maroc en particulier.