Le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Saâd-Eddine El Othmani entamait, hier lundi, une visite de deux jours en Algérie à l'invitation de son homologue algérien, Mourad Medelci, un déplacement placé sous le signe du raffermissement des «liens de fraternité et de coopération» entre les deux pays voisins. Cette première visite de M. El Othmani à Alger à la tête d'une importante délégation de son département «s'inscrit dans le cadre de la consolidation du processus des rencontres et des concertations entamé par les deux pays pour hisser leurs relations au niveau des aspirations des deux peuples frères», avait indiqué vendredi un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la coopération. La dernière visite officielle d'un ministre marocain des Affaires étrangères à Alger remonte à fin mai 2004, rappelle-t-on. Lors de son séjour, M. El Othmani aura des entretiens avec son homologue algérien, Mourad Medelci, «portant sur les moyens de raffermir les relations de fraternité et de coopération existant entre les deux pays voisins au service des deux peuples frères». Les deux parties évoqueront également «l'approfondissement du dialogue sur les questions liées au processus de développement de l'action et des mécanismes de l'Union du Maghreb arabe pour le mettre au diapason des aspirations des dirigeants et des peuples de la région». Pour Alger, cette visite s'inscrit dans le cadre de «la dynamique constructive engagée par les deux pays à travers l'échange de visites ministérielles et la concertation pour raffermir les liens de fraternité et de coopération qui unissent les deux peuples frères», a souligné dimanche le porte-parole du ministère algérien des AE. MM. El Othmani et Medelci vont évoquer les relations bilatérales, ainsi que l'examen des voies et moyens «susceptibles de relancer l'Union du Maghreb arabe», a-t-il notamment ajouté. La visite de M. El Othmani en Algérie, confirme une tendance à la détente des relations bilatérales entre les deux pays qui ont été amorcées depuis quelque temps à la faveur d'un échange de visites entre délégations ministérielles des deux pays qui ont été couronnées par la signature de plusieurs conventions, notamment dans le domaine agricole et de l'énergie. Cette tendance a été perceptible depuis quelque temps dans les relations maroco-algériennes. Le 3 janvier, le chef de la diplomatie algérienne avait affirmé que son pays poursuivra ses efforts en vue de «normaliser» ses relations avec le Maroc. La volonté de normalisation avec le voisin algérien a été également réitérée par le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, dans la déclaration gouvernementale présentée jeudi devant le Parlement. M. Benkirane a notamment annoncé que son cabinet s'attellera, en ce qui concerne le voisinage immédiat, «à renforcer la dynamique positive qu'ont connues dernièrement les relations maroco-algériennes en vue de favoriser la normalisation totale des relations avec l'Algérie, y compris l'ouverture des frontières terrestres, prenant en compte en cela la profondeur des liens religieux et historiques qui unissent les deux peuples frères (¿) et eu égard aux défis communs et à l'impératif de réaliser l'intégration maghrébine». De même, il a affiché la détermination du gouvernement à «dynamiser l'Union du Maghreb arabe en tant qu'option stratégique, et ce à la faveur de l'établissement d'un système maghrébin nouveau basé sur la fraternité, la confiance, l'entente et le bon voisinage et le respect des constantes nationales et de l'unité territoriale de chacun des cinq pays membres». Dans ce sens, une réunion regroupant les ministres des Affaires étrangères de l'Union du Maghreb arabe (UMA) se tiendra «probablement» le 17 février prochain à Rabat, a indiqué dimanche à Alger le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel.