L'intervention des forces arabes au Yémen n'a pas encore suscité de réactions de toutes les composantes islamistes au Maroc. Si les salafistes saluent l'opération «Tempête de la fermeté», AWI et le MUR n'ont pas encore arrêté de positions officielles. Les salafistes marocains bénissent l'opération «Tempête de la fermeté». Hammad El Kabbaj, une des figures du mouvement à Marrakech, a organisé chez lui une «soirée littéraire» pour saluer l'intervention de l'Arabie saoudite et ses alliés arabes (dont le Maroc) contre les milices chiites houthies au Yémen. Un soutien qui a pris la forme de poèmes, œuvres d'Adil Reffouch, à la gloire du roi Salman, indique El Kabbaj sur sa page Facebook. Une position qui ne fait que confirmer les liens unissant les salafistes au royaume wahhabite. Mohamed Maghraoui, le président de l'Association des écoles coraniques, ne peut qu'être du même avis. Bien avant le lancement des raides de la coalition arabe au Yémen, le cheikh avait pris la tête d'une campagne contre les adeptes du chiisme au Maroc. Il n'a pas hésité à les traiter de «danger menaçant la Oumma musulmane». Silence des autres composantes de l'islamisme au Maroc Jusqu'à présent ni Al Adl wal Ihsane ni le Mouvement unicité et réforme n'ont arrêté de positions officielles vis-à-vis de la «Tempête de la fermeté». AWI est encore sous le choc de l'épisode mouvementé des funérailles de feue Khadija El Malki, l'épouse d'Abdeslam Yassine. Un silence qui pourrait s'expliquer aussi par la non-violence prônée par la Jamaâ. Quant à la matrice du PJD, elle s'est contentée de publier sur son site le communiqué de l'Union internationale des oulémas musulmans sunnites, soutenant l'intervention arabe au Yémen. Une instance qui a rapidement donné une couverture religieuse aux frappes aériennes contre les Houthies afin de mettre un terme aux «projets expansionnistes de forces régionales dans les terres arabes et islamique à l'Est et à l'Ouest», indique-t-elle dans son texte. Pour rappel Ahmed Raissouni, membre du Conseil exécutif du MUR, occupe également la vice-présidence de l'Union des oulémas. En juin 2013, à l'issue d'un congrès tenu au Caire encore sous le pouvoir des Frères musulmans, l'entité avait appelé au jihad en Syrie. Des organisations terroristes, en l'occurrence Daesh et le Front Annosra, avaient largement bénéficié de cette «Fatwa».