Un centre de recherche espagnol alerte des dangers sur la sécurité de Ceuta et Melilla en pointant l'existence de «petits camps d'entrainements» de djihadistes dans une zone montagneuse et difficile d'accès. Cet endroit appelé «Triangle noir», s'étend entre Fnideq, Tétouan et Tanger. Un think-tank espagnol est persuadé de l'existence de petits camps d'entrainements d'aspirants djihadistes dans la région de Fnideq où ils apprendraient les formes basiques de combats. Une sorte d'antichambre avant le grand départ en direction de la Syrie, principalement. C'est la conclusion d'un rapport élaboré par le centre AICS (Asesoria de Inteligencia y Consultora de Seguirdad) dont des extraits sont publiés par la presse espagnole. Une entité créée le 3 décembre 2013 et dont le siège est à Madrid, qui est connue pour être proche des milieux conservateurs et du monde des renseignements. Le document alerte de la menace qui pèse sur la sécurité de Ceuta et Melilla à cause de la présence d'environ "2500 radicaux marocains et une vingtaine de ressortissants espagnols" dans une partie appelée le «Triangle noir». Une zone rurale montagneuse s'étendant entre Fnideq, Tétouan et Tanger. La présence de forêts denses rend, en effet, difficile sa surveillance par les airs. A ces facteurs géographiques s'ajoute une forte influence de courants extrémistes qui prônent le djihad sur les jeunes. Des ressources humaines envoyées depuis 2003 en Irak et tout récemment en Syrie ou encore en Libye. Le «Triangle noir» serait un fief de «Harakat Sham A Islam» Selon le centre de recherche espagnol, la majorité des aspirants djihadistes prennent la direction de la Syrie. Là, ils rejoignent le groupe «Harakat Sham Al Islam», une antenne d'Al Qaida créée par Brahim Benchekroun, un ancien détenu de Guantanamo, libéré durant l'été 2004. Après son décès en avril 2014, c'est un autre Marocain, Brahim Maâzouz, également ex-prisonnier de la base américaine à Cuba, qui a pris les commandes de l'organisation. Le rapport fait état d'un possible retour au Maroc des premiers membres de HSI qui ont acquis une solide expérience dans le combat contre les forces de Bachar Al Assad. Ils avaient pris part, en 2013, à l'offensive contre Latakia, une ville côtière syrienne. Un retour qui obéît, selon la même source, à un plan visant à préparer un attentat spectaculaire au royaume. En 2014, les forces de sûreté marocaine, parfois en collaboration avec les Espagnols, ont mené plusieurs opérations de démantèlement de cellules de recrutement de combattants, justement à Fnideq. Des efforts que le centre de recherche estime insuffisant et invite les autorités de Rabat à redoubler de vigilance sur ses frontières avec Ceuta et Melilla.